Justice | Paris | 11/11/2023
Réagir Par

Favoritisme sur l’appel d’offres de l’hippodrome de Longchamp : 1 an de prison avec sursis requis

Favoritisme sur l’appel d’offres de l’hippodrome de Longchamp : 1 an de prison avec sursis requis © WCC DFA DPA

Le parquet a requis vendredi une peine d’un an de prison avec sursis à l’encontre de Laurent de Gourcuff, patron de Paris Society, à la tête de restaurants et boites de nuit comme Maxim’s et Castel, pour trafic d’influence et recel de favoritisme. Une affaire portée en justice par un concurrent écarté.

Laurent de Gourcuff, 47 ans, fondateur de Noctis Event, devenu Paris Society, était jugé depuis jeudi devant la 11e chambre du tribunal correctionnel de Paris. Il est soupçonné de trafic d’influence ainsi que de recel de favoritisme en vue de remporter un contrat de concession, pour 12 ans, de l’hippodrome de Longchamp en 2018, qui comprenait notamment un restaurant. Il lui est reproché d’avoir reçu des informations privilégiées lors de plusieurs repas avec le directeur marketing et commercial de l’époque de la société gérante de l’hippodrome, France Galop.

Laurent de Gourcuff lui aurait également offert un dîner d’anniversaire dans un de ses restaurants parisiens, ainsi qu’une perspective de poste de directeur des opérations de l’ensemble de ses établissements au sein de Paris Society.

Plainte retirée

L’affaire a commencé suite à une plainte du Moma group, entreprise concurrente de Paris Society. Celle-ci avait également formulé une offre pour l’hippodrome de Longchamp qui n’avait pas été retenue. Estimant l’offre de l’entreprise de Laurent de Gourcuff favorisée, Benjamin Patou, PDG du Moma group, avait alors déposé une plainte avant de la retirer.

Le ministère public a considéré que Laurent de Gourcuff et le directeur marketing de France Galop étaient “volontairement passés outre les obligations” concernant ce marché public, interdisant des contacts informels entre les différentes parties.

À la barre, Laurent de Gourcuff a quant à lui dénoncé “le harcèlement” de l’homme d’affaires Benjamin Patou, qu’il connait depuis l’adolescence et “qui va jusqu’à payer des gens de mon équipe (…) pour avoir une photographie de mon agenda chaque semaine”. La défense a plaidé la relaxe, faisant notamment valoir une “obsession” de Benjamin Patou, pour son rival Laurent de Gourcuff.
“La question pour Monsieur Patou est de savoir comment il va pouvoir utiliser et manipuler la justice pénale pour punir Monsieur de Gourcuff”, a avancé Me Romain Boulet, avocat de Laurent de Gourcuff.

Verdict en 2024

Le procureur a requis un an de prison avec sursis contre Laurent de Gourcuff ainsi que 50 000 euros d’amende, une interdiction de gérer pour cinq ans et une inéligibilité d’un an. Il a également réclamé 12 mois d’emprisonnement avec sursis contre l’ex-directeur marketing et commercial de France Galop.

La décision a été mise en délibéré au 8 février 2024.

Abonnez-vous pour pouvoir télécharger l'article au format PDF. Déjà abonné ? Cliquez ici.
Aucun commentaire

    N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.

    Ajouter une photo
    Ajouter une photo

    Laisser un commentaire

    Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

    Vous chargez l'article suivant