Les Rabelaisiennes au MIN de Rungis, Femmes cheffes d’entreprises Val-de-Marne, programme Sup’Excellence de la CCI… les clubs, réseaux et initiatives d’encouragement à l’entrepreneuriat féminin ne manquent pas dans le département. Reste à les valoriser et à les fédérer. C’est le défi que se lance la Chambre de commerce et d’industrie. Explications.
Si tous les dirigeants partagent un certain nombre de problématiques, certaines sont spécifiques aux femmes créatrices ou dirigeantes d’entreprise, et c’est tout l’enjeu du réseautage féminin que d’aider à les surmonter. “Les femmes sont, par exemple, plus souvent victimes du plafond de cristal”, explique Géraldine Frobert, directrice de la CCI 94. Situé avant le plafond de verre, communément compris comme l’impossibilité d’accéder à certains niveaux hiérarchiques pour des raisons externes à la personne, le plafond de cristal correspond ici à une forme d’autocensure. “Le plafond de cristal est celui que les femmes elles-mêmes n’osent pas dépasser. Pour éviter cela, il faut les aider à se projeter, à prendre des risques”, explique la directrice.
Il y a ensuite tout un travail sur la confiance que les femmes dirigeantes inspirent ou pas, notamment face aux financeurs. “Les femmes ont souvent tendance à parler uniquement de la réalité, mais il faut aussi dire ce que les interlocuteurs veulent entendre. Un media training spécifique est donc utile pour leur permettre de développer le marketing de l’idée d’entreprise de manière un peu plus pushy.” D’autres accompagnements peuvent aussi porter sur la gestion concomitante de sa vie professionnelle et familiale.
Pas question pour autant de créer un énième club. L’objectif de “Dirigeantes”, nom de code du nouveau projet, est de fédérer l’existant. “C’est ce que nous faisons pour les clubs d’entreprise avec Coaxion, depuis 2018, et désormais avec Tech Santé”, rappelle Géraldine Frobert. Objectif : promouvoir les initiatives et bonnes pratiques, partager l’agenda, organiser quelques événements en commun, afin d’aider chacun à se renforcer et à rayonner.
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“Nous souhaitons identifier et valoriser ce qui fonctionne, montrer l’offre de services. Au-delà des réseaux exclusivement féminins, sont aussi concernées les initiatives de clubs et réseaux mixtes, en faveur des dirigeantes. Nous allons établir une cartographie des initiatives et créer un agenda partagé pour savoir qui fait quoi, quand. Nous avons, par exemple, constaté que deux événements étaient prévus le même jour en juin.” Le partage des infos en amont doit permettre d’éviter ces télescopages.
“Nous souhaitons développer une collaboration productive. Cela prendra aussi la forme de rencontres interclubs, d’un réseau social dédié pour montrer les témoignages, et encore d’un événement annuel qui réunit tous les réseaux”, reprend la directrice. Parmi les outils prévus également : une académie qui agrègera les propositions d’accompagnement et de formation proposés, un outil de veille sur l’entrepreneuriat au féminin, en collaboration avec le Crocis , une aide à l’identification de prospects comme des nouvelles dirigeantes.
Le lancement opérationnel de Dirigeantes est prévu pour le mois de juin.
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