Société | | 27/01/2023
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Fresnes : après l’incendie mortel, le bidonville rom de l’A86 démantelé

Fresnes : après l’incendie mortel, le bidonville rom de l’A86 démantelé © CH

Vendredi matin, la police et la préfecture du Val-de-Marne ont évacué le bidonville installé depuis août 2022 le long de l’A86 à Fresnes, près du cimetière. Les autorités assurent que toutes les familles ont refusé l’hébergement d’urgence, mais Romeurope 94 dément.

Les familles occupant les baraques installées rue de la butte à Fresnes, le long d’une sortie désaffectée de l’A86, ont été expulsées ce vendredi matin. Des engins ont déblayé ces habitats précaires partiellement brûlés par l’incendie de mercredi. “Ce campement a rassemblé au plus fort de l’occupation jusqu’à 200 personnes, dans des conditions précaires et très dangereuses, avec les risques liés aux branchements électriques sauvages ainsi qu’à la très forte insalubrité. Il convient de signaler également la proximité immédiate de l’autoroute sans protection et les risques induits tant pour les occupants du campement que pour les automobilistes“, explique la préfecture du Val-de-Marne dans un communiqué.

Le ministère de la Transition écologique a tenté, il y a quelques mois, d’obtenir l’expulsion du bidonville mais le tribunal judiciaire de Créteil l’avait débouté, n’étant pas le propriétaire du site. “Nos avocats nous ont indiqué qu’il n’y avait pas eu d’appel. Nous ne savons pas sur quel fondement cette expulsion a eu lieu. Nous avons fait venir un huissier de justice ce matin. Pas moyen en revanche pour nous de nous approcher et de prendre des photos. La police a menacé de nous arrêter”, explique Aline Poupel de l’association Romeurope 94, qui conteste la légalité de l’intervention. “La mairie de Fresnes et la préfecture se renvoient la balle sur l’auteur de l’arrêté d’expulsion”. A la mairie de Fresnes, Marie Chavanon s’explique. “Il y avait un arrêté toujours valable. L’Etat avait tous les éléments pour procéder à l’expulsion, d’autant plus justifiée après l’incendie et la mort d’une personne vivant sur le site“. Dans son communiqué, la préfecture du Val-de-Marne indique avoir agi sur la base d’un arrêté municipal.

Couac du dispositif de mise à l’abri

Dans la nuit de mardi à mercredi déjà, au moment du sinistre, les services municipaux et les habitants du bidonville n’étaient pas parvenus à s’entendre sur une mise à l’abri. Ce vendredi matin, la mairie de Fresnes avait armé le gymnase Frédéric Mistral pour répondre à la réquisition de la préfecture du Val-de-Marne. “Ce campement faisait l’objet d’un suivi attentif de la préfecture en lien avec la ville de Fresnes. Depuis août dernier, deux diagnostics sociaux ont notamment été proposés aux occupants par les services de la préfecture pour identifier les situations de vulnérabilité sociale et y apporter une réponse. Ces propositions ont été refusées par les occupants. Après l’incendie, de nouvelles propositions d’hébergement ont été faites, toutes refusées également”, ajoute la préfecture dans son communiqué. “Nous avons participé à l’opération comme nous le demandait la préfecture mais les familles ont dit qu’elles se débrouilleraient par leurs propres moyens et se relogeraient ailleurs”, signale Marie Chavanon

Romeurope 94 conteste la version officielle. “Il y a quatre gosses d’un côté, quatre gosses de l’autre. Des familles nous disent qu’on ne leur a rien proposé. Nous essayons de leur trouver des hôtels mais ce sont des cellules familiales importantes et c’est impossible de trouver de la place“. L’association considère que les expulsions des bidonvilles sont inefficaces et infligent aux familles des difficultés supplémentaires, compliquant la scolarité des enfants et le travail social mené avec les adultes.

La mairie de Fresnes a également subi les foudres de certains usagers du gymnase Frédéric Mistral, fâchés de devoir céder des créneaux et d’annuler des cours.

Garde à vue levée pour le conjoint

La garde-à-vue a été levée ce jeudi à midi et demi. Les premières constatations, les investigations techniques, les résultats médico-légaux tendant à démontrer que l’hypothèse accidentelle ne peut pas être exclue. L’enquête se poursuit sous la forme préliminaire“, précise le parquet.

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