En images | | 17/07/2023
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Centre aquatique olympique de Saint-Denis : au-delà de la prouesse architecturale, l’enjeu écologique

Centre aquatique olympique de Saint-Denis : au-delà de la prouesse architecturale, l’enjeu écologique © CH

Bassin à géométrie variable, magistrale toiture concave en bois… À près d’un an de l’ouverture des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, l’élégante silhouette du Centre aquatique olympique (CAO) de Saint-Denis rivalise déjà avec l’imposant Stade de France. Visite en images.

Techniquement, la MGP doit mettre le CAO à disposition de Paris 2024, le comité d’organisation des JOP, le 29 mars 2024. Mais, les travaux doivent s’achever début janvier pour permettre de tester l’ouvrage pendant quatre mois. Près 250 ouvriers s’affairent quotidiennement pour achever cet équipement qui ouvrira au public en juin 2025. “Le chantier avance vite, avec trois semaines d’avance sur les délais prévus. Je remettrai à Tony Estanguet la clé 15 jours à peu près avant la date prévue“, se félicitait Patrick Ollier, le président (LR) de la Métropole du Grand Paris (MGP), maître d’ouvrage de l’infrastructure, lors de l’inauguration, le 7 juin, du franchissement qui enjambe désormais l’autoroute A1. À charge ensuite pour Paris 2024 d’installer les aires d’accueil du public, des médias et les différentes structures logistiques nécessaires pour les rendez-vous sportifs.

L’enjeu est de taille puisque le CAO, d’une capacité de 5 000 places en phase olympique (6 000 avec l’espace média et les places pour les personnes en situation de handicap), accueillera les épreuves de natation artistique, de plongeon et de waterpolo pour les matchs de poules (ceux à élimination directe devant avoir lieu à Paris La Défense Arena dont la capacité est de 15 000 places).

Un bassin à géométrie variable

Dessiné par deux architectes, Laure Mériaud des Ateliers 2/3/4/ et Cécilia Gross de Venhoeven CS, l’équipement est présenté comme une référence. “Nous avons conçu une halle bassin totalement innovante“, souligne Christian Mourougane, directeur de l’aménagement de la MGP (photo de une). À commencer par le bassin principal, d’une capacité de 6 550 mètres cubes, qui est en réalité séparé en deux espaces par des quais montés sur des rails permettant d’ajuster la longueur (71 mètres) en fonction de la compétition ou de l’usage. Pour les jeux, il sera utilisé dans une configuration fixe : un bassin de 49 mètres pour le water polo et la natation synchronisée et un autre de 22 mètres pour le plongeon.

Mue multisports après les JOP

L’équipement figure aussi parmi les infrastructures qui resteront en héritage à la métropole parisienne.

Après les JOP, le CAO sera, en effet, réaménagé entre le 1er octobre 2024 et le 2 juin 2025, date fixée pour l’ouverture au public. Le bassin continuera alors d’accueillir des compétitions internationales de natation et deviendra le pôle d’entrainement de l’équipe de France de plongeon, qui bénéficiera du seul équipement de ce type aux normes internationales à l’échelle du pays.

En configuration “héritage”, les tribunes ne compteront plus que 3 000 places. L’espace laissé vacant sera transformé en terrain de tennis paddle et de fitness. Le CAO comptera également un Five (terrain de foot à 5) et une salle d’escalade accessible aux personnes à mobilité réduite. Un bassin d’apprentissage de 25×10 mètres complétera les capacités du grand bassin.

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Un record mondial de charpente concave, qui permet d’économiser jusqu’à 25% de volume d’air à chauffer

Sur le plan architectural, l’innovation la plus importante du CAO réside dans la toiture de 5 000 mètres carrés et ses 90 poutres catènes de 90 mètres de long environ, en bois d’Europe du Nord, qui lui donnent un profil unique, en faisant la plus grande charpente concave du monde, selon le maître d’ouvrage. Conçue par une PME française du Bas-Rhin, Mathis, elle bénéficie du soutien le plus important du fonds innovation et écologie de la Solideo (société de livraison des ouvrages olympiques), financée par une enveloppe de 7,3 millions d’euros supplémentaires. “Sa forme concave répond à un principe d’éco-construction et permet de diminuer le volume d’air à chauffer de 20 à 25%“, précise Christian Mourougane.

© CH/Métropole du Grand Paris/Laure Mériaud/Cécilia Gross
Le chantier du Centre aquatique olympique à Saint-Denis

Cette toiture sera par ailleurs surmontée de “la plus grande ferme de panneaux photovoltaïques de France.” L’électricité produite permettra de couvrir entre 25 et 30% des besoins du CAO. Au total, l’équipement fonctionnera à 80-90% grâce à des énergies renouvelables, dont le réseau de chauffage urbain.

La réduction de l’empreinte carbone est un des enjeux de cette construction qui, à l’image du bois utilisé pour le toit, privilégié les matériaux bio-sourcés. Les sièges seront quant à eux fabriqués à partir de plastique recyclé, dont des bouchons de bouteille récoltés dans les écoles, par la société Le Pavé, basée à Aubervilliers.

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Quartier éco-durable

La réalisation du futur complexe sportif métropolitain s’inscrit dans le cadre de la ZAC La Plaine Saulnier créée en 2019, dont il occupe 2,5 hectares sur un total de 12,5 hectares. Il sera bordé d’un parc urbain de 1,5 hectare pour lequel 585 arbres doivent être plantés.

Au total, l’investissement pour le CAO et le franchissement construit au-dessus de la A1 représente un coût de 151 millions d’euros. Pour leur réalisation, la MGP a signé un contrat de concession avec Simbala, société de projet dont l’actionnaire principal est Bouygues (Récréa en phase d’exploitation).

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