La grève des éboueurs parisiens et le blocage des incinérateurs par des opposants à la réforme des retraites en mars ont coûté 21 millions d’euros à la capitale et sa proche banlieue, selon le syndicat de traitement des déchets (Syctom), qui a confirmé le montant donné en Conseil de Paris par une adjointe à la maire PS Anne Hidalgo.
“Le coût de 21 millions est lié à toute la période de ce mouvement social, pas seulement à la grève du personnel du Syctom”, a précisé une porte-parole du syndicat. Ce coût est lié “en grande partie au blocage de nos usines par des personnes extérieures.” Durant la phase dure du conflit, soit plus de trois semaines de grève reconductible en mars, les trois usines d’incinération d’Ivry-sur-Seine, Issy-les-Moulineaux et Saint-Ouen ont été bloquées par des employés du secteur et d’autres opposants à la réforme du gouvernement.
Conjuguée à ces blocages, la grève de certains ramasseurs et conducteurs de benne de la mairie de Paris a entraîné un amoncellement des déchets dans les rues de capitale, avec un pic à plus de 10 000 tonnes.
Les images de tas de poubelles atteignant parfois plusieurs mètres de hauteur ont fait le tour du monde.
Transfert des déchets en grande couronne
Cette situation a obligé le Syctom, qui rassemble Paris et une grande partie de sa proche banlieue, soit 82 communes au total, à transférer environ 108 000 tonnes de déchets vers des sites extérieurs. Environ 80% de ce total a été définitivement enfoui dans le sol de trois sites de grande couronne. Ce “traitement alternatif” et ce transport supplémentaire ont entraîné un surcoût de 17,5 millions d’euros, précise le Syctom.
Manque à gagner sur le chauffage urbain
Ce à quoi il faut ajouter 7 millions d’euros, explique le Syctom, de “recettes perdues, essentiellement la perte de vapeurs non vendues” à la compagnie parisienne de chauffage urbain (CPCU), qui fournit de la chaleur pour le chauffage et l’eau chaude. La vapeur produite par les trois usines du Syctom permet d’ordinaire à la CPCU “de chauffer l’équivalent de 300 000 logements, dont tous les hôpitaux de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP)”, précise-t-il.
Économies sur le fonctionnement
En contrepartie, le syndicat a économisé 3,5 millions d’euros de fonctionnement avec l’arrêt de ses usines.
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