Grève | Ile-de-France | 14/03/2023
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Grève des éboueurs et blocage de l’incinérateur d’Ivry-sur-Seine

Grève des éboueurs et blocage de l’incinérateur d’Ivry-sur-Seine © Twitter Guette

À la veille de la nouvelle mobilisation contre la réforme des retraites, le mouvement de grève lié au traitement des déchets s’organise à Paris et en banlieue.

À Paris, 5 400 tonnes de déchets restaient non ramassées dimanche, selon la mairie, au septième jour de la grève des éboueurs. En banlieue aussi, les éboueurs sont en grève dans plusieurs villes.

Le trois usines d’incinération d’Ivry-sur-Seine, d’Issy-les-Moulineaux et de Saint-Ouen, sont par ailleurs à l’arrêt. À Ivry-sur-Seine notamment, le blocage a démarré le 7 mars, et compte bien se poursuivre au moins jusqu’à la journée du 15 mars, soutenu par les élus locaux. Cet incinérateur traite les déchets de douze arrondissements de Paris (Ier, IIe, IIIe, IVe, Ve, VIe, XIe, XIIe, XIIIe et une partie des XIVe, XVIe et Xe ), de douze communes du Val-de-Marne (Cachan, Charenton, Gentilly, Ivry, Le Kremlin-Bicêtre, Maisons-Alfort, Saint-Mandé, Saint-Maurice, Valenton, Villejuif, Vincennes et Vitry) et de Montrouge (Hauts-de-Seine).

L’agence métropolitaine des déchets ménagers Syctom a indiqué, pour sa part, dévier les bennes vers une quinzaine d’autres sites de traitement ou de stockage et ne pas avoir requis, à ce stade, l’intervention de la police pour mettre fin au blocage de ses centres.

De son côté, Eric Cesari, vice-président de la Métropole du Grand Paris et ancien président du Syctom, vient d’écrire à l’actuel président, Corentin Duprey, poru lui demander de faire rouvrir les centres du syndicat de traitement des déchets. “Si le droit de grève ne saurait être remis en cause et doit être respecté conformément à la Constitution, il n’en va pas de même du blocage des installations d’un service public essentiel”, plaide l’élu. (Voir son courrier)

Dans son préavis de grève reconductible, la CGT rappelle que les éboueurs et les conducteurs peuvent pour l’heure prétendre à la retraite à 57 ans sans bonification, un âge repoussé à 59 ans en cas d’adoption de la réforme des retraites.

“La grande majorité des personnels de la direction de la propreté et de l’eau a une espérance de vie de 12 à 17 ans de moins que l’ensemble des salariés”, assure le syndicat, par ailleurs en pleine négociation sur le reclassement indiciaire et le déroulement de carrière des éboueurs.

Dans les rues de Paris, les passants interrogés par l’AFP dimanche disent souvent “comprendre le mouvement”.  Les éboueurs “sont les premières victimes de cette réforme” car “souvent ils ont commencé à travailler jeunes” et “font un métier plus difficile que d’autres gens qui sont dans les bureaux”, commente ainsi Christophe Mouterde, étudiant de 18 ans.

“C’est terrible, y a des rats et des souris”, relève Romain Gaia, pâtissier de 36 ans qui, comme d’autres commerçants du IIe arrondissement, a stocké près d’un square les poubelles qui s’accumulent sur plus d’un mètre de haut. Mais travailler plus longtemps pour les éboueurs, “c’est délirant, ils ont tout à fait raison de faire un mouvement social” et “devraient faire durer peut-être encore plus”, estime le pâtissier. Ce sont des “gens qui d’habitude n’ont pas de pouvoir, mais s’ils arrêtent de travailler, ils en ont un vrai”, relève-t-il.

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