Giga-chantier du métro périphérique Grand Paris Express, nouvelles gares d’interconnexion, agrandissement de quais pour s’adapter aux flux croissants de voyageurs… Les travaux s’empilent dans l’est parisien, impactant l’exploitation existante des transports. Dans ce contexte, il faut hiérarchiser les priorités. C’est en ce moment que cela se joue, et c’est difficile.
Globalement, la somme des chantiers promet une amélioration formidable des transports en commun. En attendant, la superposition des travaux perturbe le fonctionnement quotidien au point que la priorisation s’impose. Dans l’est parisien, deux gares sont dans la balance. Celle de Val-de-Fontenay d’une part, pôle multimodal qui connecte déjà le RER E et le RER A, et futurement la ligne 15 Est du Grand Paris Express, le tramway T1, et, dans un horizon moins défini, le prolongement du métro 1. La nouvelle station RER E Bry-Villiers-Champigny d’autre part, qui doit s’interconnecter avec la ligne 15 sud du Grand Paris Express.
Au printemps, le ministre des Transports a donc chargé le préfet de région Ile-de-France d’envisager les différentes hypothèses. SNCF Réseau a proposé quatre scénarios privilégiant la gare de Val-de-Fontenay ou celle de Bry-Villiers-Champigny. Lors d’un comité de pilotage réunissant l’Etat, les collectivités, Ile-de-France Mobilités (IDFM), SNCF Réseau), en septembre, l’orientation retenue a été celle de la gare Bry Villiers Champigny.
Avantage Bry-Villiers-Champigny
Dans ce contexte, le conseil d’administration d’IDFM, l’autorité organisatrice des transports en Ile-de-France prévu ce jeudi 7 décembre, proposera deux délibérations portant chacune sur le lancement de chantier d’une gare, avec des tempos différents : fin 2030 pour Bry-Villiers-Champigny, 2034 pour Val-de-Fontenay.
Les usagers défendent Val-de-Fontenay
Un arbitrage que ne soutient pas l’association des usagers des transports en Ile-de-France (Fnaut IDF), pour qui il est urgent de lancer le chantier du Val-de-Fontenay, pôle multimodal déjà saturé, qui va voir exploser sa fréquentation avec les nouvelles interconnexions et le prolongement du RER E à l’ouest.
“Le prolongement du RER E à l’ouest (2024), l’arrivée du tram T1 (2029), du Bus à Haut Niveau de Service des Bords de Marne (2030), de la ligne 15 du Grand Paris Express (2031), puis de la ligne 1 du métro et les projets urbains de ce secteur engendreront une explosion de son trafic (+ 110 %)”, résume l’association dans un communiqué.
Pour l’association des usagers, la saturation de la gare de Val-de-Fontenay, si elle dépasse les seuils de sécurité autorisés, conduira à fermer la gare de RER E ou ne pas ouvrir celle du Grand Paris Express pendant plusieurs années.
“Il est encore temps d’inverser les priorités dans l’intérêt de tous les usagers de l’Est francilien !” plaide la Fnaut qui prévient qu’elle votera en ce sens lors du conseil d’administration.
Possibilité de revoyure ?
Dans la délibération relative au pôle Val-de-Fontenay, un paragraphe semble toutefois se prévoir un changement de pied. “Suite au COPIL Axe Est, Ile-de-France Mobilités va lancer des études pour vérifier les flux dans la gare de Val de Fontenay, et étudier avec les opérateurs les mesures d’exploitation possibles pour gérer ces flux entre 2032 et 2034. Si les mesures d’exploitation pour gérer les flux ne sont pas possibles, et que l’effacement de la gare de Val-de-Fontenay s’impose, Ile-de-France Mobilités reviendra vers l’Etat et SNCF Réseau pour vérifier si le scénario retenu est confirmé.” De quoi laisser les jeux un peu ouverts…
Rien n’est repoussé pour des raisons financières.
Il s’agit de fixer les priorités car les travaux de la restructuration de Val-de-Fontenay et ceux de la construction de Bry-Villiers-Champigny auront des incidences trop fortes pour les usagers si ils sont réalisés simultanément.
Aujourd’hui la tendance est de prioriser Bry-Villiers-Champigny et non Val-de-Fontenay. C’est une erreur dramatique, car Val-de-Fontenay ne sera pas prête à accueillir la ligne 15 du Grand Paris Express à l’horizon de son arrivée en 2031/32 et il sera lors nécessaire de fermer la gare du RER E de Val-de-Fontenay. C’est inadmissible !
Il faut dès à présent inverser les priorités : d’abord Val-de-Fontenay et ensuite Bry-Villiers-Champigny.
Il y avait les sous pour construire la gare ‘Rosa Parks’ RER E à Paris ! Qui a payé ?
Il y avait les sous pour exploser le budget du prolongement RER E à l’ouest ! Des milliards dépensés par la SNCF, payés par le budget transport régional, non ?
Qui avait “oublié” de prendre en compte la correspondance entre ligne 15 sud et RER E ?
“On” a creusé à fond, pour les JO, deux lignes, inachevées. Quel surcout ?
Bref, c’est gentil d’invoquer le souci des usagers, mais ce qui repousse toujours plus loin les travaux à l’est de Paris, ne serait-ce-pas le manque de sous, gaspillés avant ?
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