Alors que la ligne de RER B est la moins ponctuelle de la région. Les opérateurs de transports d’Île-de-France ont annoncé ce mardi une série de mesures d’urgence.
Deuxième ligne ferroviaire par la fréquentation d’Europe après le RER A avec plus d’un million de voyageurs quotidiens, le RER B, qui relie les banlieues nord-est et sud-ouest de Paris via le centre de la capitale, est “en souffrance“, a constaté la présidente d’Île-de-France Mobilités (IDFM), Valérie Pécresse.
La ligne la moins ponctuelle de la région parisienne
Avec deux exploitants, SNCF au nord et RATP au sud, et un bout de tunnel à partager avec le RER D, la ligne B est la moins ponctuelle de la région parisienne et cela se dégrade : depuis 2015, sa ponctualité est passée de 90% à 85,7%.
La ligne a connu une hausse de fréquentation de 15% entre 2015 et 2019, juste avant la crise sanitaire, a rappelé Agnès Ogier, directrice des services ferrés de la RATP. “Cela s’empile sur un matériel vieillissant et une infrastructure plus fragile (…) on est en limite d’exploitation du système“, a-t-elle concédé lors d’une conférence de presse de présentation d’un audit de la ligne.
Un budget de 5 milliards d’euros
Mme Pécresse, en dévoilant l’audit qu’elle avait commandé à l’ancien directeur général de la RATP Yves Ramette, a demandé à la SNCF et à la RATP de se coordonner davantage pour gérer les circulations et la maintenance.
Quelque cinq milliards d’euros sont en cours d’investissement, dont la moitié pour de nouvelles rames, tandis que l’automatisation des lignes B et D a été récemment actée, promettant une amélioration de la ponctualité de trois à quatre points d’ici à 2031, a souligné Mme Pécresse. Mais, sans attendre cette échéance, “nous voulons commencer à rétablir cette ponctualité dès 2024“, l’objectif étant d’arriver, au rythme d’un point par an, à 95% en 2031, a insisté la dirigeante.
“La multiplicité des acteurs impliqués sur le RER B complexifie considérablement les interfaces et le partage d’informations à différents niveaux, que ce soit dans la conception de l’offre de transport, les opérations quotidiennes ou la prise de décisions stratégiques“, a affirmé M. Ramette.
Améliorer le site de maintenance de Mitry
Les représentants de la RATP et de la SNCF présents mardi ont dit soutenir les conclusions de ce rapport et les 14 mesures qu’il préconise, notamment le principe d’un “centre de commandement unique” pour les lignes B et D, chantier devant être mis en œuvre d’ici un an.
Autres mesures prioritaires, l’augmentation du parc de rames disponibles, en rénovant a minima le matériel roulant existant, et en améliorant l’efficacité d’un des deux sites de maintenance, celui de Mitry, au nord de la ligne, qui ne fonctionne pas au maximum de ses capacités.
“Depuis 2018, les impacts liés aux incidents matériels roulants sont en forte hausse (+54%) ainsi que ceux liés aux faits de société/malveillance (+44%)“, remarque l’audit. Pour contrer ce dernier phénomène, M. Ramette préconise de “réévaluer régulièrement l’efficacité des dispositifs visant à limiter les incidents externes” via des personnels régulant les flux de voyageurs et une prise en charge plus efficace des voyageurs souffrant de malaises.
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