L’État et la région Ile-de-France ont signé ce mercredi 20 décembre le protocole d’accord pour financer les projets de transport. Il doit notamment permettre de financer la modernisation des lignes à bout de souffle et de les prolonger jusqu’au nouveau métro périphérique Grand Paris Express pour densifier le maillage à l’échelle de l’agglomération.
“Le plan le plus ambitieux d’Europe pour les transports !” La présidente de région, Valérie Pécresse (LR), n’a pas boudé son plaisir en recevant à Saint-Ouen le ministre des Transports, Clément Beaune, pour signer le protocole d’accord du volet mobilités du contrat de plan Etat-région (CPER) ce mercredi. L’accord définitif sera signé cet été. En attendant, la Région débloquera un fonds relai pour financer les opérations.
Ce nouveau plan quinquennal prévoit 8,4 milliards d’euros d’investissements sur les années 2023-2027, dont 3,7 apportés par la région, 3 par l’État et 1,7 par les collectivités locales et les acteurs de transport (RATP, SNCF, IDFM).
Pour découvrir le détail des projets prévus dans ce contrat, voir notre article détaillé, avec le document
Le protocole entériné est un “document provisoire” qui arrive “avec quatre années de retard” après avoir été “reporté depuis 2020” et la crise sanitaire, a souligné l’opposition communiste tout en se félicitant que ” le financement des études du prolongement de la ligne 1 du métro au Val-de-Fontenay” ait été ajouté à leur “demande” au fonds relai régional, “ainsi que les études du schéma directeur des lignes N et U du Transilien” suite à leur mobilisation, ainsi que le prolongement du T1, avec le soutien de la Seine-Saint-Denis. “Malheureusement, ni l’État, ni la Région n’ont voulu s’engager sur la réouverture de la ligne ferroviaire entre Coulommiers et La Ferté-Gaucher, ni sur le prolongement T13 à Cergy, ni sur le T12 à Versailles”, regrette le groupe.
Si sa signature a été “longtemps retardée”, a reconnu Clément Beaune, l’accord va permettre à la région, qui contrôle les transports, et à l’État, de faire face au “doublement du réseau” du métro parisien “d’ici à 2030″. Le nouveau métro périphérique Grand Paris Express doit, en effet, se concrétiser avec quatre nouvelles lignes (15, 16, 17, 18), totalisant plus de 200 km, qui doivent entrer en service entre fin 2025 (15 Sud) et les années 2030.
Après un autre accord fin septembre entre l’État et Ile-de-France Mobilités (IDFM) pour limiter la hausse des abonnements jusqu’en 2031, ce nouveau protocole est une “ambition politique complémentaire” face à “la galère dans les transports”, se félicite Clément Beaune.
Moderniser l’existant
“La priorité absolue, c’est la modernisation du réseau existant”, avec un budget de 1,8 milliard d’euros consacré à “la modernisation des RER et Transiliens”, insiste Valérie Pécresse.
Le futur accord permettra aussi de finaliser le prolongement du RER E à l’ouest de Paris, qui a coûté plus cher que prévu, mais aussi six nouveaux projets de tramway, une quinzaine de nouveaux projets de bus “à haut niveau de service”, des prolongements de métro, et encore d’adapter 13 gares à l’arrivée des futures lignes.
Prolongement de routes, covoiturage
Le protocole concerne par ailleurs “de grands projets routiers très attendus”, avec notamment “100 millions d’euros pour la création de voies réservées aux bus et au covoiturage sur les autoroutes”, indique la région.
Ce protocole d’accord intervient dans un contexte de tensions politiques autour de la qualité de service des transports franciliens, enjeu majeur des Jeux olympiques de l’été 2024 (26 juillet-11 août).
Début décembre, IDFM a déploré “une nouvelle dégradation du service des transports inquiétante” et sa présidente Valérie Pécresse appelé l’opérateur RATP à “remonter la pente”. La même semaine, une rupture de canalisation à la station Châtelet-Les Halles a entraîné une interruption de circulation des lignes des RER A, B et D en plein cœur de Paris. “Nous avons un réseau obsolète. Il y a au moins huit lignes sur dix qui ne sont plus en état d’assurer un service public de qualité. Nous payons quarante ans de sous-investissement dans les transports avant ceux décidés par Valérie Pécresse”, tempête le président de la RATP, l’ancien Premier ministre Jean Castex.
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