Les présidents de sept départements franciliens (tous sauf Paris) ont annoncé vendredi la création d’un nouvel organisme pour défendre leurs “spécificités”: l’Association des départements d’Ile-de-France (ADIF).
Population dépassant pour chacun le million d’habitants, gestion de budgets importants, proximité physique avec l’Etat… Les départements franciliens présentent des “spécificités” par rapport à la province, qui “justifient qu’ils fassent l’objet d’une approche adaptée”, ont estimé leurs présidents dans un communiqué, pour expliquer la création de cette nouvelle association d’élus départementaux, en plus de l’Association des départements de France.
Fonctionnant selon la règle de l’unanimité, l’ADIF sera présidée par Pierre Bédier, président LR du conseil départemental des Yvelines, avec pour vice-président Georges Siffredi, son homologue des Hauts-de-Seine, également LR.
Ces deux départements sont contributeurs nets du Fonds de solidarité et d’investissement interdépartemental, créé en 2019 et qui a préfiguré l’ADIF. Chaque département apportera 50.000 euros au budget de l’association.
L’ADIF souligne que sa vocation consiste à “défendre une meilleure prise en compte de la réalité départementale dans l’organisation du Grand Paris et plus généralement dans les débats sur la décentralisation”.
Lors d’une conférence de presse, Pierre Bédier a indiqué avoir fait une “demande d’audience à la Première ministre” pour évoquer ces thèmes.
Le président des Yvelines a par ailleurs dénoncé l’attitude de l’Etat, qui demande une plus grande participation des départements dans les politiques publiques. “C’est quasi la fin de l’autonomie fiscale”, a-t-il estimé.
L’occasion aussi de tirer la sonnette d’alarme: avec la crise de l’immobilier, les droits de mutation à titre onéreux (qui constituent la part majoritaire de ce que l’on nomme communément “frais de notaire”) s’effondrent. “Si rien n’est fait, l’investissement des départements passera de 3 milliards d’euros à 1,5 milliard d’euros l’année prochaine”, a estimé Pierre Bédier.
L’ADIF regroupe les départements de la petite et de la grande couronne.
L’absence de Paris est justifiée par le fait que ce n’est “plus un département” selon Georges Siffredi, en tout cas pas un département comme les autres. Une source proche du dossier parle elle “d’égoïsme parisien”. Mais “si Paris nous demande de nous rencontrer nous accepterons”, souligne le président alto-séquanais.
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