Après un changement d’exploitant compliqué en 2018, le Vélib’ est de nouveau rentable mais reste plombé par cette transition. Le patron de Smovengo plaide pour une “hausse raisonnable” des tarifs.
Le service de vélos en libre-service du Grand Paris Vélib’ devrait présenter un déficit de 113 millions d’euros à échéance de la fin du contrat avec l’actuel exploitant Smovengo, en 2032, mais il est désormais “rentable” et sa pérennité “n’est pas en jeu”, selon le syndicat mixte compétent, qui se base sur un audit présenté mardi.
“Ce déséquilibre économique” est “imputable en majeure partie aux années 2018-2021 qui présentent un déficit cumulé pour l’entreprise de près de 209 millions d’euros“, affirme le Syndicat Autolib’ Vélib’ Métropole (SAVM) dans un communiqué diffusé à l’issue du comité syndical réunissant la soixantaine de communes utilisatrices.
Ce déficit “résulte principalement des difficultés rencontrées par l’entreprise prestataire pour s’organiser et assurer la mise en place des stations et des vélos” à l’époque et “relève donc de sa responsabilité“, écrit le SAVM.
Une passation ratée
En 2018, la passation entre l’exploitant historique JCDecaux et Smovengo, consortium regroupant quatre entreprises (Fifteen, Indigo, Mobivia, Moventia), avait tourné au fiasco en raison de la réfection des stations pour accueillir le nouveau modèle de vélo, qui avait rendu le service inaccessible pendant de longs mois.
Une qualité de service qui reste insuffisante
Depuis, la qualité du service est toujours “insuffisante au regard des objectifs contractuels“, avec un nombre de vélos “inférieur de 16%” à ces objectifs début 2022, selon les auditeurs cités par le SAVM.
Mais le service est désormais “rentable” et sa pérennité “n’est pas en jeu”, souligne le syndicat mixte, pour lequel “recettes et dépenses vont s’équilibrer jusqu’à la fin du marché, générant un bénéfice pour l’entreprise prestataire Smovengo de 95 millions d’euros sur la période 2022-2032”.
Cette “amélioration” ne prend pas en compte la hausse du forfait incluant les vélos électriques et la contribution supplémentaire des collectivités, pour un total de 7 millions, qui contribue au “rétablissement” de Vélib’, a souligné auprès de l’AFP Sylvain Raifaud, le président du SAVM.
100 nouvelles stations en petite couronne
L’arrivée de 3 000 vélos supplémentaires, promise par Smovengo pour les Jeux Olympiques, et l’ouverture de 100 nouvelles stations en petite couronne, financées par la Métropole, participent aussi à “développer le service”, actuellement utilisé par “quasiment 100 000 usagers par jour”, rappelle l’élu écologiste.
Vélos hors-service ou en mauvais état, stations vides ou au contraire pleines : face au “constat sévère” des auditeurs, le syndicat rappelle la priorité fixée à Smovengo d‘”amélioration de la régulation”.
Hausse raisonnable des tarifs
“Pour une meilleure régulation, il nous faut plus de bornettes et de stations, payées par les élus et les clients, et plus de vélos, payés par Smovengo”, répond à l’AFP Stéphane Volant, le président du conseil d’administration de Smovengo, favorable à une hausse “raisonnable” des tarifs afin de “rééquilibrer le système”. Le patron de Smovengo estime dans ces conditions possible “d’imaginer 40 000 vélos” en service, soit le double de la flotte actuelle (19 000), pour surmonter la “surchauffe du service” liée à “l’engouement pour les vélos”. Selon le dirigeant, Vélib’ a approché ces derniers jours la barre des 200 000 courses quotidiennes, “des pointes estivales de plus en plus récurrentes”.
Rappelons que Vélib roulait bien avant, que l’autorité politique a cru malin de changer de prestataire, pour moins cher, mais était incapable de vérifier les promesses du soi-disant moins cher. Résultat : 3 ans de galère, et un trou de 200 millions € ? Ça, c’est Paris ! (moins cher ??)
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.