Transports | Ile-de-France | 12/05/2023
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Ile-de-France Mobilités préfère Keolis à la RATP pour les lignes 16 et 17 du Grand Paris Express

Ile-de-France Mobilités préfère Keolis à la RATP pour les lignes 16 et 17 du Grand Paris Express © Kengo Kuma

Exit le monopole de la RATP sur les métros parisiens. Ile-de-France Mobilités (IDFM), syndicat en charge des transports en commun au niveau régional, a annoncé hier que c’est Keolis qui sera proposé à son conseil d’administration du 30 mai pour exploiter les lignes 16 et 17 du métro périphérique Grand Paris Express, au nord est de la capitale. Une proposition qui suscite le débat.

“Dès mi-2024, le titulaire gèrera la station Saint-Denis-Pleyel, desservie par la ligne 14, jusqu’à l’arrivée des voyageurs des lignes 16 et 17 fin 2026, et la mise en service, par le titulaire, des premiers tronçons des lignes 16 (Saint-Denis-Pleyel – Clichy-Montfermeil) et 17 (Saint-Denis-Pleyel – Le Bourget Aéroport). Le contrat de service public porte également sur l’exploitation des extensions des deux lignes qui interviendront en cours de contrat : de Clichy-Montfermeil à Noisy-Champs pour la ligne 16 et du Bourget Aéroport à Triangle de Gonesse puis à Parc des Expositions pour la ligne 17”, détaille le syndicat régional des transports, présidé par Valérie Pécresse.

Les lignes 16 et 17, actuellement en construction à travers la Seine-Saint-Denis, le Val-d’Oise et la Seine-et-Marne, comprennent un tronc commun entre Saint-Denis Pleyel et Le Bourget, la 16 se dirigeant ensuite vers Clichy-Montfermeil et Noisy-Champs, et la 17 vers le parc des expositions de Villepinte, l’aéroport Charles-de-Gaulle et Le Mesnil-Amelot.

Ile-de-France Mobilités doit encore désigner les exploitants des futures lignes 15 et 18.

IDFM n’a pas précisé la durée du contrat qui, selon le communiqué, ne comprend pas le dernier prolongement de la ligne 17 de Parc des Expositions à l’aéroport de Roissy et au Mesnil-Amelot, annoncé pour 2030.

Le Grand Paris Express en bref
Pour rappel, le nouveau métro Grand Paris Express est principalement composé de plusieurs boucles périphériques qui permettront de faire le tour de la capitale depuis la banlieue et de rejoindre les aéroports d’Orly et de Roissy Charles de Gaulle.
La première boucle sera composée trois lignes : la 15 Sud qui reliera Pont de Sèvres (Boulogne-Billancourt) à Noisy-Champs en passant par Champigny-sur-Marne, la 15 Est qui partira de Champigny-sur-Marne pour aller à Saint-Denis Pleyel et la 15 Ouest qui partira de Saint-Denis pour rejoindre Pont de Sèvres.
A l’Est, un arc plus large sera composé de la ligne 16 de Saint-Denis Pleyel à Noisy-Champs, prolongé de la 15 Sud entre Noisy-Champs et Champigny.
Au Sud-Ouest, la ligne 18 passera par Versailles, le Plateau de Saclay et Orly.
Pour compléter ces boucles, le Grand Paris Express comprend également le prolongement nord et au sud de la ligne 14, d’un côté vers Saint-Denis Pleyel, de l’autre vers l’aéroport d’Orly, ainsi qu’une ligne 17 qui partira de Saint-Denis Pleyel pour rejoindre Le Mesnil-Amelot en passant par l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle.

Au total, le nouveau métro représente 200 km de ligne qui seront jalonnés de 68 stations dont 80% en correspondance avec le réseau existant.
Les mises en service doivent s’échelonner entre 2025 et 2030.
Pour réaliser la construction de ce chantier colossal, c’est un établissement public, créé exprès, la Société du Grand Paris, qui est maître d’ouvrage (sauf pour la ligne 14 où la RATP reste aux commandes). Une fois le métro terminé, c’est Ile-de-France Mobilités, syndicat comprenant la région et les départements, qui l’exploitera.

Si la RATP garde le monopole des lignes existantes du métro parisien jusqu’à fin 2039, l’exploitation des futures infrastructures est déjà ouverte à la concurrence et fait l’objet d’appels d’offres. La Régie sera en revanche gestionnaire de l’infrastructure du métro du Grand Paris, selon la répartition des tâches prévue par la loi.

Keolis, filiale de la SNCF, exploite déjà des métros automatiques à Dubaï, Lille, Londres, Lyon, Rennes ou Shanghai.

“Nous ne souhaitons pas la bienvenue au premier exploitant privé du métro”, a réagi dans un communiqué de presse jeudi soir Céline Malaisé, conseillère régionale communiste, dont le groupe votera contre l’attribution de ce marché à Keolis. L’élue dénonce la “fuite organisée dans la presse” du nom du vainqueur, “19 jours avant le vote présumé du conseil d’administration d’Ile-de-France Mobilités” ainsi que son “offre moins-disante économiquement, donc socialement”.

“Cette attribution marquerait l’entrée d’un nouvel opérateur en Île-de-France, le premier privé sur le métro francilien (hors VAL). Il s’agirait également de la première incursion d’un actionnaire extra européen sur le rail en Île-de-France, la Caisse de dépôt et placement du Québec en l’occurrence, détentrice de 30% du capital de Keolis à ce jour”, ajoute l’élue qui s’alarme “des fragilités juridiques et organisationnelles susceptibles de compromettre l’exploitation des lignes 16 et 17 à leur livraison par la Société du Grand Paris.”

IDFM et Keolis se sont refusés à tout commentaire.

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