Les actes de violence ont reculé en 2021 mais le sentiment d’insécurité des Franciliens n’a pas varié par rapport à 2019, selon les chiffres de la 11e enquête de l’Institut Paris Région dévoilée jeudi.
43,2% des Franciliens âgés de 15 ans ou plus ont déclaré avoir été victimes d’agressions en 2021, selon les résultats de l’enquête “victimation et sentiment d’insécurité en Ile-de-France”, un chiffre en baisse de 7,7 points par rapport à 2019.
Le sentiment d’insécurité est, en revanche, resté quasiment inchangé à 53,7% en 2021 contre 53,4% deux ans plus tôt.
Réalisée en 2021, cette enquête cumule les agressions subies entre 2018 et 2020.
Le sentiment d’insécurité prend en compte aussi bien la peur pour soi que les préoccupations liées à la délinquance comme problème de société.
Si 20,5% des habitants de la région parisienne, âgés de 15 ans ou plus, considèrent que la délinquance doit être la priorité du gouvernement (4,8 points de plus qu’en 2019), le chômage (pour 26,3% d’entre eux) et surtout la pauvreté (pour 40,5%) restent les préoccupations majeures.
“Il y a une remontée de la préoccupation sécuritaire”, explique à l’AFP Hélène Heurtel, statisticienne à l’origine de l’étude, “mais paradoxalement une baisse des peurs”, dans la vie quotidienne des Franciliens et une diminution des agressions.
Ce qui signifie que la préoccupation liée à la délinquance “est en partie décorrélée du quotidien”, souligne-t-elle.
Les résultats varient nettement entre hommes et femmes, et selon les zones géographiques.
“Les femmes sont davantage victimes d’agressions sexuelles et de violences par des proches”, observe Hélène Heurtel, 4,4% des Franciliennes ayant déclaré avoir subi au moins une agression sexuelle entre 2018 et 2020 contre 0,5% des hommes.
“On observe en Seine-et-Marne une hausse de la préoccupation sécuritaire davantage marquée que dans les autres départements” explique Hélène Heurtel alors qu’il y a, selon l’étude, une baisse du nombre d’agressions.
Avec deux confinements, l’année 2020 est une “année spéciale”, a précisé Hélène Heurtel, statisticienne à l’origine de l’étude, “ce qui s’est passé pendant la crise sanitaire est à prendre en compte”.
L’étude précise toutefois que “les répercussions” de la crise sanitaire “sur l’insécurité sont difficilement mesurables”.
“On ne peut pas pour le moment certifier les évolutions”, souligne Hélène Heurtel, elles seront “confirmées ou infirmées” par l’enquête de 2023 lancée le 7 janvier.
Créée en 2001 et réalisée tous les deux ans, l’étude de l’Institut Paris Région se base sur les réponses de plus de 8 000 Franciliens âgés de 15 ans ou plus à des questions posées par téléphone.
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