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Education | Ile-de-France | 21/05/2023
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Ile-de-France : pour beaucoup de prétendants au bac, “les jeux sont faits”

Ile-de-France : pour beaucoup de prétendants au bac, “les jeux sont faits” © CD

Après les épreuves de spécialité du bac en mars, dont les notes ont été rendues en avril, l’affaire est pliée pour beaucoup d’élèves et les rangs sont de plus en plus clairsemés dans les salles de classe. Mais attention à la phase complémentaire de Parcoursup.

Le nouveau baccalauréat qui, pour la première fois depuis la réforme de 2019, est entrée pleinement en oeuvre en 2023 fait sonner creux les lycées au printemps et grincer quelques dents au sein de l’Education nationale. 

Les syndicats de chefs d’établissements qui doivent se rendre rue de Grenelle mardi, ont l’intention de réclamer des aménagements pour tenter de remédier à un absentéisme contre lequel des opposants au bac nouvelle formule avaient en vain mis en garde.

“Les notes de spécialité ont été annoncées aux élèves dès le mois d’avril. Ils ont donc fait rapidement leurs calculs et beaucoup ont découvert qu’ils avaient déjà le bac, même avec de très faibles notes aux épreuves de philosophie et au grand oral en juin”, déplore Marion, professeure de philosophie dans un lycée de l’académie de Versailles.

Résultat : “Qu’ils soient absents ou en cours, les élèves ne travaillent pas la philo alors que l’épreuve écrite est dans quatre semaines !”, s’insurge cette professeure, qui “n’a jamais vu autant d’absentéisme” en terminale.

Pour les trois quarts des terminales de Berlioz, à Vincennes, le bac est déjà dans la poche

Le constat est “sans appel” pour Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du SNPDEN-Unsa, principal syndicat des chefs d’établissements. “Dans mon lycée à Vincennes, sur 333 élèves de terminale, j’ai calculé que 251 élèves ont leur baccalauréat en poche, quand bien même ils aient un zéro en philo et au grand oral. La motivation n’est pas vraiment là”, résume-t-il.

Une réforme de 2019, appliquée pour la première fois suite à la crise sanitaire

Pour la première fois depuis l’instauration de la réforme du baccalauréat en 2019, les élèves de terminale ont passé au mois de mars deux épreuves de spécialité, les deux matières majeures choisies par chaque lycéen en terminale et qui comptent à elles seules pour un tiers des résultats du bac. Elles peuvent ainsi être prises en compte dans la plateforme d’admission post-bac Parcoursup. 

La note du bac repose à 40% sur du contrôle continu et à 60% sur des épreuves terminales (le français écrit et oral, passé en classe de première, les épreuves de spécialité, la philosophie et le grand oral, tous passés en terminale). L’épidémie de Covid-19 avait jusqu’ici empêché l’examen de se dérouler normalement.

Du côté des élèves, la fin de l’année scolaire s’annonce sans stress. “Si mes parents n’étaient pas derrière moi, je n’arriverais pas à me motiver pour venir encore en cours”, confie Pablo, 17 ans, à la sortie du lycée Turgot à Paris. “Comme beaucoup de copains, je sais que c’est plié, j’ai fait mes calculs, j’ai le bac, les jeux sont faits”, affirme-t-il.

Au lycée Arago toujours dans la capitale, Rachel, 18 ans, assure que “tant qu’à faire”, elle ira en cours “jusqu’au bout” car “il y a encore des notes”. “Je vais travailler pour la philo et le grand oral et tenter de rester motivée mais l’enjeu n’est pas du tout le même que pour les épreuves de spécialité”, avoue-t-elle.

Alors en cours, c’est un peu un système de présence “à la carte” depuis plusieurs semaines, selon Nicolas Seys, professeur de sciences économiques et sociales dans un lycée de Seine-et-Marne. “Entre la baisse de motivation liée au nouveau bac, les jours fériés, les sorties ou les voyages scolaires, les cours sont perlés en cette fin d’année, c’est n’importe quoi”, regrette-t-il.

Attention à la phase complémentaire de Parcoursup

Pour ne rien arranger, les conseils de classe ont lieu dès cette semaine dans certains lycées… “C’est très compliqué de trouver le moyen de les mobiliser, on doit redoubler d’efforts, pour les tenir jusqu’au 9 juin (date de la fin des cours)”, explique le professeur syndiqué au Snes-FSU. 

“Le troisième trimestre est complètement mis de côté mais attention, ses notes peuvent être regardées par les formations du supérieur en cas de phase complémentaire de Parcoursup ou de réorientation après la première année de fac par exemple”, alerte Nicolas Seys.

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