Ce mercredi, en conseil régional, Valérie Pécresse a affirmé que sa mesure “anti-ghetto“, vivement critiquée par l’opposition, visait à éviter “le communautarisme” et “l’islamisme” en Île-de-France.
La présidente de la Région, Valérie Pécresse, qui s’exprimait en séance du conseil régional, a défendu “l’objectif” d'”éviter l’enfermement, éviter la ghettoïsation, éviter le communautarisme et éviter l’islamisme“. Elle répondait à une question sur cette mesure, qualifiée de “clause honteuse” par un représentant de l’opposition communiste, Didier Mignot, en début de séance plénière.
Le groupe communiste a dénoncé dans un communiqué “un grave dérapage“. Ce plafond anti-ghetto voulu par Valérie Pécresse a été adopté mi-juillet dans le plan d’aménagement régional et doit entrer en application en 2024.
“Mixité sociale, ascenseur social, réussite“
Il a pour “objectif de remettre de la mixité sociale dans les quartiers populaire”, ainsi que “l’ascenseur social” et “de la réussite dans les établissements scolaires“, a également justifié l’ancienne candidate à l’élection présidentielle.
La mesure fait partie du plan d’aménagement d’Île-de-France, le schéma directeur de la région (Sdrif), qui doit encadrer, jusqu’en 2040, son développement et s’impose aux élus locaux dans leurs plans d’urbanisme.
“Nous ne voulons plus de quartiers désertés par les classes moyennes et nous ne voulons plus de ghettos”, a revendiqué Mme Pécresse affirmant faire “de la vraie mixité social partout en Île-de-France“.
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“Réduire de 21% la production sociale moyenne“
“À Neuilly ?“, a rétorqué un élu depuis les bancs de l’opposition de gauche. Neuilly, ville à la population aisée située à l’ouest de Paris, ne comptait que 6,8% de logements sociaux en 2020.
Il y a huit jours, soixante élus d’Île-de-France ont signé avec la présidente du groupe Gauche communiste, écologiste et citoyenne Céline Malaisé deux lettres adressées au ministre du Logement Patrice Vergriete et au préfet de Région Marc Guillaume pour faire annuler le plafond.
Fin juin, l’avant-projet du Sdrif avait été retoqué par l’État, car ne garantissant pas à celui-ci de pouvoir mener à bien notamment sa politique du logement. L’application de la clause dite “anti-ghetto“, qui “freine la production de logements sociaux” dans les zones déjà largement dotées, “conduirait à réduire de 21% la production sociale moyenne” par rapport à ces dernières années, avait déploré la préfecture.
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