Huit jeunes hommes ont été interpellés lundi matin dans l’enquête sur le meurtre en mai aux Lilas d’un jeune chirurgien dentiste, Rayane Lemmouchi, victime collatérale des rivalités interquartiers.
Ces interpellations concernent aussi bien des mineurs que des majeurs, originaires de la ville voisine du Pré-Saint-Gervais, a précisé cette source. Fin mai, Rayane Lemmouchi, 25 ans, avait été mortellement blessé dans la rue par un groupe de personnes alors qu’il sortait avec ses cousins d’un dîner familial aux Lilas. Atteint d’un coup de couteau à l’artère fémorale, il est décédé sur place.
Les agresseurs s’étaient interrogés juste avant sur la provenance de ces personnes, en lançant “ça vient d’où?”, d’après les témoignages des cousins, rapportés au moment des faits par une source proche de l’enquête.
D’après le récit d’une autre source proche du dossier, l’un des agresseurs présumés aurait été pris à partie et blessé dans la journée par une bande rivale à Porte de Bagnolet. De retour au Pré-Saint-Gervais, il aurait préparé une descente aux Lilas. N’y trouvant personne, les agresseurs s’en sont pris à Rayane, qui se trouvait à ce moment-là dans la rue, a poursuivi cette source.
Originaire de Toulouse et exerçant depuis peu en Seine-Saint-Denis, le dentiste de 25 ans qui vivait à Drancy était étranger aux rivalités interquartiers. Il fait partie des victimes collatérales des rixes qui gangrènent les petites communes voisines des Lilas, du Pré-Saint-Gervais et de Romainville.
“Je suis soulagée”, a réagi auprès de l’AFP sa mère Kheira Lemmouchi, en référence à la vague d’interpellations. “Ce que nous vivons au quotidien, c’est horrible. Je suis médecin, depuis ce jour-là je n’ai plus remis les pieds dans un cabinet… Ils nous ont bousillé la vie”.
“Ils sont sortis à la chasse et sont tombés sur Rayane, ils l’ont chassé comme une proie“, a accusé Mme Lemmouchi.
Elle a dit espérer que les agresseurs restent longtemps en détention pour “réfléchir et réaliser qui ils ont tué”. Elle a décrit son fils comme un “garçon qui a le sens de l’honneur et de la moralité, qui n’a rien à voir avec le sens de l’honneur et la moralité de ses assassins”.
Les interpellations ont eu lieu dans le cadre d’une commission rogatoire émise par un juge d’instruction et confiée au service départemental de police judiciaire de Seine-Saint-Denis.
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