Alors qu’une résidence de quatre étages doit voir le jour dans le quartier pavillonnaire de Polangis, à Joinville-le-Pont, les riverains estiment ce projet surdimensionné et demandent des modifications. Ils ont manifesté leur colère samedi dernier.
Voilà plusieurs années que le promoteur immobilier Franco-Suisse rachète les parcelles du triangle formé par l’embranchement de la rue du Port et de l’avenue Jean d’Estienne d’Orves pour développer un projet de résidence. Une procédure assez banale dans la construction des immeubles de logements. Le périmètre comprend l’ancienne carrosserie de la Marne, deux commerces (Pizzeria New Squadra, Mireille & Marcel), et le centre de protection maternelle et infantile (PMI), propriété de la commune, le tout pour une surface estimée à 1750 m2. Le nouvel immeuble doit accueillir 45 logements ainsi qu’un poste de police municipale en rez-de-chaussée et un parking souterrain résidentiel en sous-sol. Le front bâti doit s’étirer sur une centaine de mètres, formant un V le long des deux rues adjacentes.
Les riverains, eux, ne sont pas d’accord. “Nous avons appris l’existence de l’opération par des rumeurs qui se répétaient depuis un an. C’est une bonne chose que l’on fasse des travaux dans le quartier. Personne n’est contre ça. Nous pensions qu’il s’agirait d’un petit immeuble donnant sur la rue du Port. Depuis que nous avons découvert la réalité du projet, nous interpellons le maire. Nous reprochons un manque de transparence, de concertation. Nous réclamons un redimensionnement de l’immeuble, rester sur deux étages, pour mieux s’intégrer dans la physionomie du quartier”, défend Yaël Pesce, l’une des habitantes à l’initiative de la création du collectif “Projet Polangis”.
Face à la contestation, la mairie “reprend la main”
En avril 2022, l’ASEP, association joinvillaise de sauvegarde de l’environnement de Polangis et des quais de la Marne, relate dans un compte rendu de rencontre avec le maire, le projet de construction d’un ensemble R+4. Personne à l’époque ne relève l’information. Au conseil municipal du 11 octobre dernier, Maxence Georgeaud, conseiller d’opposition (Jaji) profite des questions diverses pour demander des précisions sur le projet immobilier et l’avenir de la PMI. A l’époque, le projet est en cours d’étude, lui répond-on. Des précisions sont apportées au conseil municipal de décembre, dans le cadre du déménagement des locaux de la police municipale prévu dans la future résidence.
Yaël Pesce et quelques voisins se rendent alors sur le marché de Joinville-le-Pont pour rencontrer le maire. “Nous lui avons fait part de nos angoisses. Il a répondu qu’il n’avait rien vu d’inquiétant. Une relation de non-confiance s’est mise en place. Nous avons contacté à de nombreuses reprises le service urbanisme pour avoir accès au permis. Sans succès. Puis nous avons lancé une pétition en version papier et en ligne qui a eu un rapide succès”, poursuit-elle. Début février, près de 300 personnes ont signé. Franco-Suisse envoie un représentant chez la porte-parole pour montrer les visuels du projet et tenter de convaincre. Quelques jours plus tard, le 16 février, une réunion publique est organisée à l’hôtel de ville. Une centaine de personnes participent à la rencontre et témoignent de leur refus de voir ce nouvel immeuble dans le quartier.
Du côté de la municipalité, on dénonce des contre-vérités et l’instrumentalisation politique du sujet. “Nous n’avons rien fait en douce. La densification du secteur de l’avenue Galliéni figure sur les plans locaux d’urbanisme depuis 18 ans, rappelle-t-on au cabinet du maire, Olivier Dosne. En 2015, la commune a établi un périmètre d’attente de projet d’aménagement global (PAPAG). Il s’agissait d’empêcher tout droit à construire et d’attendre qu’un promoteur vienne en mairie avec un projet. Les propriétaires ne pouvaient ignorer que cet espace devait muter. Nous avons retiré ce foncier du PAPAG en juillet 2022“. Suite à la réunion publique houleuse, le maire a toutefois demandé au promoteur d’amender le projet. “Nous devons encore échanger avec l’architecte pour régler des problèmes d’accès aux parkings et de locaux à poubelles.”
Manifestation
Du côté du collectif, la colère reste intacte.“Nous sommes en zone inondable, dans des petites rues en sens unique, traversées par des vélos, des piétons, des chevaux. Nous allons perdre les quelques commerces de proximité. Quid de la stabilité du terrain et des nuisances du chantier ? Quelle est l’utilité de ce projet pour nous ?”, s’interroge la porte-parole qui rappelle que le projet a déjà renoncé “au second niveau de parking souterrain parce que les études ont trouvé de l’eau à 5 mètres de profondeur.” Le collectif s’inquiète également des quelques dizaines d’habitants supplémentaires dans le quartier. “Comment allons-nous absorber les 45 familles et le poste de police municipale ?“
C’est dans ce contexte qu’un peu plus d’une centaine d’habitants ont manifesté ce samedi 4 mars. Pour faire la démonstration de la taille du futur bâtiment, d’une hauteur prévue de 17 mètres, une nacelle avait été dressée sur place. “Nous dénonçons ce patrimoine bradé pour bétoniser le bas de Joinville”, s’insurge Tony Renucci, conseiller d’opposition qui a participé à la manifestation.
De son côté, l’ASEP tempère. “Il y a de l’agitation politique autour de ce sujet. Dans l’ensemble, il s’agit d’un beau projet. Mais le stationnement est un vrai problème et la construction d’une place par logement est insuffisante. Il y a aujourd’hui probablement les moyens techniques de cuveler le sous-sol pour faire ce second sous-sol de parking. Quoi qu’il en soit, nous ne déciderons de faire un recours qu’après avoir analysé le permis de construire et seulement si nous avons de solides arguments“, explique Michel Riousset, président de l’association.
dosne juste fidèle à lui-même rien de changé ni d’interchangeable. il touche qqe chose là-dessus ? Ou c’est par pure charité ?
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