Environnement | Ile-de-France | 12/04/2023
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La Métropole du Grand Paris va encore reculer d’un an l’interdiction des véhicules polluants dans la Zone de faible émission (ZFE)

La Métropole du Grand Paris va encore reculer d’un an l’interdiction des véhicules polluants dans la Zone de faible émission (ZFE) © Ralf Kunze

L’interdiction de circulation pour 380 000 véhicules les plus polluants dans la métropole du Grand Paris, prochaine étape de sa zone à faibles émissions (ZFE), doit être de nouveau reportée, de juillet 2023 à “fin 2024, début 2025”, annonce Geoffroy Boulard, vice-président de l’intercommunalité et maire (LR) du 17ᵉ arrondissement.

Après une “discussion entre tous les groupes” en cours, la Métropole du Grand Paris (MGP) “va acter le report en juin lors d’un conseil métropolitain”, a indiqué l’élu à l’AFP ce mardi. L’intercommunalité “estime que le calendrier n’est pas tenable”, motive l’élu parisien.

“L’interdiction des Crit’air 3, selon toute hypothèse, interviendra après les Jeux”, promet-il toutefois, évoquant l’échéance de “fin 2024, début 2025”. L’interdiction de circulation, du lundi au vendredi de 8h à 20h, des voitures arborant une vignette Crit’air 3 dans Paris et sa petite couronne a déjà été repoussée une première fois de juillet 2022 à juillet 2023.

Cette nouvelle phase d’interdiction, la troisième après celles des véhicules non classés et Crit’air 5 (juillet 2019), puis Crit’air 4 (juin 2021), concerne 380 000 voitures, “dont près d’une sur deux dans certaines communes situées en Seine-Saint-Denis”, reprend Geoffroy Boulard.

Acceptabilité environnementale vs acceptabilité sociale

Le sujet est politiquement brûlant, particulièrement en cette période d’inflation, en raison des coûts de remplacement des véhicules. “Le prêt à taux zéro n’est toujours pas garanti par l’Etat”, qui n’a pas non plus apporté de réponse à la métropole sur la “mise en place du contrôle automatique”, enfonce encore l’élu, conscient que la MGP se trouve sur une “ligne de crête entre une politique vertueuse” du point de vue environnemental et son “acceptabilité sociale”.

La présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse (LR), s’est également positionnée en faveur d’un report de 18 mois, mais pour les particuliers uniquement. La maire de Paris, Anne Hidalgo (PS), qui a promis la fin du diesel en 2024 dans la capitale, exige en revanche le maintien du calendrier et demande à Emmanuel Macron de “prendre ses responsabilités”.

Au de là de la région parisienne, les 11 métropoles françaises mettent progressivement en place des ZFE, chacune à son rythme. En février, la Métropole de Lyon a aussi annoncé “l’assouplissement” de son calendrier et “la remise à plat” de son projet d’extension.

Pourquoi la MGP a voté une ZFE fin 2018

Pour rappel, la ZFE grand-parisienne a été votée fin 2018 par la MGP dans le cadre de son Plan climat air énergie, visant à réduire de 75% les émissions de gaz à effet de serre entre 2005 et 2050, à ramener les concentrations de particules fines et de dioxyde d’azote au niveau des valeurs limites dès 2024, et au niveau des valeurs recommandées par l’OMS d’ici à 2030, en s’attaquant à leurs causes principales : le chauffage au bois et les transports routiers. Selon une étude de Santé publique France parue en 2016, la pollution de l’air autour de Paris est responsable de 7 000 morts prématurées chaque année en Ile-de-France, ainsi que 11 à 13 mois d’espérance de vie en moins en moyenne à 30 ans. Un coût en termes de santé mais aussi en termes financiers,  évalué à près de 100 milliards d’euros par an au niveau national, selon un rapport du Sénat.

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