Près de deux ans après sa création, la police municipale de Choisy-le-Roi compte déjà 23 agents sur les 29 postes ouverts, auxquels s’ajoutent 6 ASVP (agents de surveillance de la voie publique) et 6 médiateurs. La ville de 44 000 habitants a aussi fait grimper le nombre de ses caméras de vidéosurveillance.
En attendant l’arrivée de ses 115 nouvelles caméras, contre une quinzaine actuellement, la municipalité a fêté ce mardi l’ouverture de son commissariat, avec centre de supervision urbaine (CSU) pour piloter les écrans de vidéosurveillance. “C’est un événement historique. C’est la première fois qu’un poste de police municipale est créé à Choisy-le-Roi. La ville s’embellit chaque jour. Investissez maintenant parce que les prix grimpent !”, prévient le maire, Tonino Panetta, en faisant la visite.
En 2022, la mairie a déboursé près de 500 000 euros pour réaménager “l’ancienne maison des notaires“, un pavillon en briques et meulière, à l’angle des ruesWaldeck-Rousseau et Anatole-France. Le service des archives, qui y avait établi ses quartiers depuis 2010, a été transféré dans la mairie historique.
Coup de pouce financier de l’Etat et mutualisation
“Nous avons fait une demande d’agrément auprès de la préfecture du Val-de-Marne pour pouvoir vidéo-verbaliser. Nous sommes traversés par de grands axes routiers et constatons beaucoup de stationnements gênants. Il faut pouvoir les sanctionner, motive Stéphane Bance, maire-adjoint à la sécurité. Les nouvelles caméras sont attendues d’ici à la fin du premier trimestre. Ce qui prend du temps, c’est l’ingénierie, car l’installation nécessite des travaux sur la chaussée. Il faut créer des tranchées, tirer des fourreaux, vérifier les installations antérieures.” L’investissement a été pris en charge à hauteur de 500 000 euros par l’Etat, dans le cadrer de la dotation de soutien à l’investissement local (DSIL). “C’est une ville avec de nombreux enjeux de sécurité publique. Il faut donc qu’elle se dote d’une puissance de frappe adéquate. La somme que nous investissons ici dans ce projet est supérieure au budget consacré annuellement en Val-de-Marne par le fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD). À terme, il sera possible d’envoyer les images au commissariat de police“, justifie Sébastien Bécoulet, directeur de cabinet de la préfète, Sophie Thibault.“Les budgets votés par le parlement doivent davantage permettre aux maires de faire face financièrement à ces dépenses qui relevaient auparavant de la compétence de l’État“, défend pour sa part Christian Cambon (LR), sénateur et ancien maire de Saint-Maurice, à l’origine de la première police municipale du département, il y a une vingtaine d’années. Pour mutualiser les coûts et rationaliser les prestations, Choisy-le-Roi travaille aussi avec la police pluricommunale de Villeneuve-le-Roi et Ablon-sur-Seine.
“C’est une attente forte de la population qui souhaite vivre en paix, mais subit des phénomènes qui vont du simple trouble à l’ordre public à la grande délinquance. Nous partageons un diagnostic et les moyens d’y remédier. La médiation, pour désamorcer, et la répression graduée”, insiste maire.
Premier chantier : la dalle du centre-ville
Après quinze mois d’existence, c’est la transformation de la dalle du centre-ville qui est mise en avant par le chef de la police municipale, Rachid Benatta. “Aujourd’hui, la dalle est pacifiée après des mois d’efforts, estime-t-il. Nous avons positionné des agents pour les heures de grand passage et installé des caméras mobiles. Au départ, il y a eu des actions de médiation et maintenant, il y a des verbalisations. Les retours des commerçants et des résidents sont positifs”.
Depuis sa mise en place, la pm a légèrement modifié ses horaires, en les recentrant sur la journée, après avoir démarré par des rondes jusqu’à 2 heures du matin. “Les équipes de jours prennent leur service à 8 heures, mais les équipes de nuit finissent désormais à minuit. Cela nous permet d’avoir plus d’effectifs en milieu de journée et de pouvoir être plus présents”, calcule Rachid Benatta qui exerce également comme instructeur au Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT), et forme notamment les futurs policiers municipaux de Paris. La pm intervient aussi dans les écoles et lieux d’animation de la ville pour faire de la prévention. “Ce service est un peu victime de son succès. Les ateliers sur la prévention des arnaques, les vols, les escroqueries sont très demandés”.
Les conseillers municipaux d’opposition n’ont pas assisté à cette inauguration. Fabien Guillaud-Bataille, élu communiste, critique la communication du maire et le coût de ces investissements. “La mairie n’a pas démarré son projet à partir d’une feuille blanche. Des agents existaient déjà et étaient en cours de recrutement. 92 caméras étaient déjà en place. La page blanche était celle effectivement de la philosophie sécuritaire de M.Panetta et de sa majorité hétéroclite, et le choix de vendre des écrans de fumée aux Choisyens. Les dispositifs très coûteux en fonctionnement (1,5 million d’euros) et en investissement (le coût de l’aménagement du poste de police municipale a explosé à coups d’avenants dépassant les 300 000 euros de travaux) ne déboucheront au final que sur une explosion des amendes et vidéo-verbalisation pour l’essentiel. Ce sont donc les Choisyens et les salariés travaillant sur Choisy-le-Roi qui paieront les factures à la moindre infraction”.
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