Police | Val-de-Marne | 07/11/2023
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La police nationale du Val-de-Marne a désormais son unité équestre

La police nationale du Val-de-Marne a désormais son unité équestre © FB

Onze cavaliers et cinq jeunes chevaux arpentent le Val-de-Marne depuis juin dernier. Cette unité équestre, installée sur le domaine de Grosbois, doit prêter main forte aux équipes de la police nationale pour patrouiller et intervenir, lors de manifestations par exemple. Une première dans le département, qui restait le seul d’Ile-de-France à en être dépourvu.

Exercice pratique sur la piste couverte du manège de Grosbois. Un coup de sifflet retentit et quatre cavaliers de la police montée du Val-de-Marne repoussent une vingtaine d’élèves de l’école des courses hippiques, attroupés pour l’exercice. Les chevaux chargent, s’ébrouent et opposent leur impressionnante carrure aux faux manifestants hilares. La démonstration prête à sourire mais donne un aperçu des manœuvres possibles : appréhender quelqu’un, barrer l’accès à une rue, protéger des collègues à pied.

L’unité équestre territoriale du Val-de-Marne a entamé ses missions en juin dernier avec des patrouilles, des contrôles, seuls ou avec d’autres équipages. “Ce week-end, nous étions à la foire au troc et aux cochons à Champigny-sur-Marne. Alors que nous verbalisions un véhicule, des gens sont venus nous prévenir qu’un homme importunait les passants“, raconte Romain, brigadier-chef adjoint. À cheval, les policiers se pressent alors rue de l’Église et rencontrent la personne correspondant au signalement. “Ne pouvant le transporter, nous avons requis une patrouille de la CSI (Compagnie de sécurisation et d’intervention). En les attendant, nous avons bloqué l’homme avec nos chevaux et procédé à une fouille sommaire“. À la fin de sa patrouille à cheval, le brigadier-chef est allé saisir la procédure au commissariat de Champigny-sur-Marne. Autre exemple d’intervention, une confrontation au quartier du Mont-Mesly à Créteil, où les cavaliers ont tenu en respect un groupe d’une vingtaine de personnes. “Lors des patrouilles, la présence des chevaux facilite le contact avec les habitants”, souligne un policier.

Une brigade 100% police nationale

Nous pouvons déployer jusqu’à deux patrouilles de deux cavaliers sur tout le département. En milieu urbain comme péri-urbain. Nous assurons des missions de lutte contre la délinquance de voie publique et de sécurisation, de façon autonome ou avec d’autres équipes“, résume le commandant Cédric Bossé qui dirige l’unité.

Pour lancer la brigade, la préfecture de Région, la préfecture de police et la préfecture du Val-de-Marne ont réuni 290 000 euros (investissement et coûts de fonctionnement hors cavaliers). Des maires avaient proposé des cofinancements, mais, cette fois, l’État s’est engagé seul. “C’est une unité qui vient compléter le dispositif global de sécurité dans le département. Il est important que nous puissions décider des lieux d’intervention en fonction de nos diagnostics et non d’un droit de tirage des collectivités qui auraient accordé une subvention“, justifie la préfète Sophie Thibault.

Une première en Val-de-Marne

Jusqu’en 2023, le Val-de-Marne était le seul département de petite couronne sans police nationale montée. Des initiatives de brigade équestre ont certes été menées, notamment dans le plateau briard, mais cela relevait jusqu’alors des collectivités locales. C’est en 2020 que la préfecture a envisagé la création d’une unité équestre départementale. Cet été-là, des cavaliers de l’unité territoriale équestre de Seine-Saint-Denis (UET93) venaient alors ponctuellement renforcer les patrouilles. Le projet s’est concrétisé trois ans plus tard. Pour accueillir l’unité, le domaine de Grosbois, temple de l’entrainement des chevaux trotteurs, à Marolles-en-Brie, s’est imposé d’évidence. L’École des Courses Hippiques (AFASEC) partage désormais son écurie avec l’unité. “C’est un projet qui s’inscrit dans la politique d’ouverture de Grosbois sur l’extérieur du domaine et de rayonnement sur le département“, indique Christophe Walazyc, le régisseur du domaine.

Fidélisation des policiers et des policières

Onze postes ont été créés. Les candidats ont été recrutés sur leur niveau en équitation (un “galop 5” minimum est requis), leurs états de service et leur profil. “C’est un critère de fidélisation des policiers. Je pense notamment à une collègue du commissariat de Chennevières-sur-Marne qui est partie en Seine-et-Marne parce qu’il n’y avait pas de police montée ici“, explique un policier. “Il faut former ses collègues à la monte à cheval, mais aussi nos jeunes chevaux (trois Selle français et deux Cob normands âgés de 3 à 5 ans) pour qu’ils puissent ensuite aller sur le terrain“, témoigne Clothilde, gardienne de la paix qui possède un diplôme de formatrice en équitation. Encore en rodage, la brigade fonctionne actuellement avec deux cavaliers en moins suite à des chutes à l’entraînement.

L’unité équestre de Seine-Saint-Denis en référence

La police montée de Seine-Saint-Denis a activement participé à l’entraînement de l’unité équestre du Val-de-Marne cet été. Créée en 1994, l’UET 93 a commencé avec six chevaux mis à disposition par les haras nationaux et six fonctionnaires. “Aujourd’hui nous sommes arrivés à 21 chevaux et nous disposons de trois sites, La Courneuve, Sevran et bientôt Noisy-le-Grand. Les gens peuvent nous voir patrouiller dans les parcs du département, aux abords du Stade de France et sur sollicitation des commissariats locaux“, explique Pascal Le Borgne, capitaine et responsable de l’unité équestre de Seine-Saint-Denis.

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