La Seine-Saint-Denis se projette sur le rugby

La Seine-Saint-Denis, terre de rugby ? Avec 3 900 licenciés, la marge de progression reste élevée, surtout comparé aux quelque 43 000 licenciés que compte le football. Pourtant, des joueurs formés dans des clubs du département brillent déjà au plus haut niveau: Cameron Woki, Demba Bamba, Steve Moukété, Yoan Tanga Mangene… Alors que dix matchs, dont celui d’ouverture et la finale, de la coupe du monde 2023 se dérouleront au Stade de France à Saint-Denis, le département veut en profiter pour promouvoir la pratique de ce sport.

18 projets sportifs et éducatifs

C’est dans ce contexte qu’une convention a été signée mercredi avec France 2023, le comité d’organisation de la coupe du monde. Celle-ci consacre un plan d’accompagnement lancé en 2022 avec le comité départemental de rugby pour soutenir des projets sportifs et éducatifs locaux. Concrètement,18 projets ont reçu au total 150 000 euros.

A Tremblay-en-France, un des volets du projet a concerné “48 classes, 1200 élèves de la grande section de maternelle au CM2“, détaille Maxime Syanec, joueur du club Terres de France et enseignant dans la ville. Il a consisté à mettre en place un pédibus pour emmener les enfants volontaires au stade Jean Guimier après le temps d’étude.

À Drancy, le projet, toujours en cours, consiste à mettre en place un tournoi scolaire avec des élèves de CM2. Il prévoit au total sept sessions de sensibilisation dans les écoles. “Avec la nécessité absolue de relancer l’activité physique de cette classe d’âge. Depuis la crise du covid, les jeunes ont déserté les clubs“, déplore Julie Rouzaud, dirigeante bénévole du Rugby Club de Drancy, qui compte 350 licenciés de 5 à 65 ans. L’autre objectif est de faire progresser les licenciés de cette classe d’âge en leur permettant de voir davantage de match et profiter de l’engouement suscité par la coupe du monde.

Une nouvelle phase du plan d’accompagnement sera ouverte en avril 2023 d’un montant de 150 000 euros pour apporter également un soutien financier aux célébrations organisées durant l’événement.

4 000 places pour les jeunes

Le département a par ailleurs acquis 4 000 billets pour les jeunes des clubs et des associations sportives impliqués dans le programme d’accompagnement, aux élèves de collège ou encore aux publics fragiles dont les jeunes de l’aide sociale à l’enfance.

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Objectif : garder les nouveaux licenciés

“Pour nous, le levier que pourrait représenter la coupe du monde ce serait que toutes les équipes des 17 clubs soient complètes dans chaque catégorie filles et garçon“, observe Jean-Luc Pussacq, président du comité départemental de rugby de Seine-Saint-Denis. Soit 300 licenciés supplémentaires. “Mais l’essentiel, c’est surtout de les garder. Lors de la coupe du monde 2007, on a eu beaucoup d’arrivées, mais on n’était pas prêt parce que l’on n’avait pas l’expérience. Aujourd’hui, on travaille sur les centres d’entrainement, avec les communes, l’éducation nationale…”, souligne-t-il.

Une académie au stade de Pantin

L’aboutissement le plus concret de cet effort est la création d’une académie dans un stade Montbrandt rénové et modernisé à Pantin. “Montbrand est au rugby ce que Bauer est football“, souligne Jean-Luc Pussacq qui attend l’aboutissement de ce projet de longue date. “Il y aura ici de nouvelles tribunes, un terrain d’honneur refait, deux terrains d’entrainement, auxquels s’ajouteront 300 logements, dont 200 dédiés aux étudiants et jeunes sportifs“, détaille Bertrand Kern, maire de Pantin. L’équipement, qui doit être livré en 2025, est une “co-production” entre le département qui en est propriétaire et la Fédération française de rugby (FFR) qui investit 60 millions d’euros dans le cadre d’une convention d’occupation temporaire du domaine public de 70 ans.

Au parc départemental des sports de Marville, à La Courneuve, quatre nouveaux terrains de rugby accueilleront également les entraînements de l’épreuve de rugby à 7 des Jeux Olympiques.