La Seine-Saint-Denis va expérimenter un chèque alimentaire auprès d’un millier de personnes pendant six mois. D’un montant de 50 euros par mois, cette aide sera complétée d’un accompagnement social.
Concrètement, le département compte expérimenter cette aide financière de 50 euros par personne et par mois pendant six mois à partir du premier trimestre 2024. Elle s’accompagnera “d’une bonification financière lorsque les achats sont durables” et concernera 1 000 habitants sélectionnés dans les quatre intercommunalités : Est Ensemble, Plaine Commune, Grand Paris Grand Est et Paris Terre d’Envol. Des profils différents seront concernés dans chacun d’entre eux, par exemple, des femmes seules avec enfant, ou des étudiants.
“Ma préoccupation est de construire une écologie plus juste et plus égalitaire, et qui privilégie les plus fragiles sans faire peser le poids de la culpabilité“, motive le président (PS) du conseil départemental, Stéphane Troussel,
L’aide s’accompagnera d’un suivi social et nutritionnel. “C’est l’aspect le plus important de cette expérimentation“, souligne le patron du 93. Si, précise-t-il, “le département n’a pas vocation à se substituer à l’État sur des questions pécuniaires” hors de son champ de compétences, ce projet s’inscrit dans le sillon des initiatives de distribution alimentaire prises par la collectivité pendant la crise covid mais aussi de la transformation de la restauration collective dans les crèches et les collèges pour fournir plus des menus bio.
La réponse à un appel à projets national, Mieux manger pour tous
Pour mettre en place cette aide expérimentale, le département a répondu à l’appel à projet “Mieux manger pour tous”, lancé en mai dans le cadre du fonds pour une aide alimentaire durable. Pour l’Ile-de-France, le montant des crédits alloué s’élève à 3,7 millions d’euros sur un total de 20 millions d’euros à l’échelle nationale.
Le conseil départemental va également s’appuyer sur l’expertise d’Action contre la Faim, ONG qui a elle-même candidaté à l’appel à projet pour poursuivre son projet Passerelle à Montreuil, très proche dans la démarche.
Lire le bilan de cette expérience : Montreuil : prévenir l’insécurité alimentaire passe aussi par l’accès aux droits, défend Action contre la faim
Sécurité sociale de l’alimentation ?
Stéphane Troussel se dit également favorable à la création d’une “sécurité sociale de l’alimentation“, portée par un collectif de chercheurs agronomes, d’agriculteurs et d’associations.
“La question de l’alimentation durable reste le grand impensé dans la manière de concevoir la transition écologique, qui est abordée en premier lieu à travers le prisme du logement et des transports“, pointe l’élu “Or, celle-ci soulève des nombreux enjeux relevant de l’organisation des circuits de production et de distribution, mais aussi de santé avec tous les problèmes liés à la malbouffe.” Des enjeux qui figurent aussi dans le plan alimentaire territorial.
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