Gouaches colorées, pastels grand format, séries exceptionnelles, c’est une grande rétrospective du dessin de Pablo Picasso qui s’ouvre mercredi 18 octobre au Centre Pompidou à Paris, pour le cinquantenaire de sa mort. Près d’un millier d’œuvres à voir jusqu’au 15 janvier 2024.
“Donner à voir les œuvres” plutôt “que commenter” la vie de Pablo Picasso : c’est le “parti pris” des commissaires d’une grande rétrospective des dessins de l’artiste.
Près d’un millier de dessins, estampes et carnets de dessins de Picasso, dont des portraits exceptionnels de ses compagnes Françoise Gilot et Dora Maar, sont réunis sur plus de 2000 m2, lors d’un parcours thématique en 50 chapitres, en écho aux 50 ans de la mort du monstre sacré de la peinture.
Ne pas distinguer la vie et l’œuvre
“On ne peut pas différencier la vie de l’œuvre et en particulier chez Picasso, où les deux se rencontrent tout le temps”, défend Anne Lemonnier, commissaire de l’exposition, avec Johan Popelard, répondant aux débats de société qui entourent la personnalité de Picasso, accusé d’avoir été violent avec les femmes et son entourage et dont toute l’œuvre est nourrie de violence, de l’intime au politique.
“Nous avons décidé de ne pas construire l’exposition de manière biographique mais en s’intéressant au dessin pour donner à voir plutôt que de commenter”, ajoute-t-elle.
Un “chapitre” est consacré à la tauromachie, un autre au minotaure, personnage fictif créé par le peintre et représenté dans nombre de ses dessins érotiques.
Notre “parti pris est que, si ces débats de société ont leur intérêt et leur justesse, ils n’interdisent pas de montrer les œuvres”, appuie M. Popelard.
Au cœur de l’exposition, outre des dessins en noir et blanc, plusieurs tableaux et chefs-d’œuvre de papiers collés, cartons-poèmes provenant des collections du musée d’art moderne et de celles du musée Picasso à Paris, mais aussi des prêts d’Espagne, d’Allemagne et de Suisse. Tous retracent le “processus créatif foisonnant de Picasso tout au long de sa vie”, souligne Mme Lemonnier.
Parmi les pépites : une multitude de gouaches colorées et de pastels grand format, exposés aux côtés de dizaines de carnets de dessins, que Picasso emportait partout et utilisait au quotidien dans son travail, retracé aussi dans un film montrant l’artiste à l’œuvre.
Une série exceptionnelle de 71 dessins inspirés des “Femmes d’Alger” d’Eugène Delacroix, réalisés par Picasso en 1954 et 1955, font écho à ce célèbre tableau, récemment restauré et prêté par le musée du Louvre à l’occasion de l’exposition.
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