Les Galeries Lafayette, propriétaires du célèbre Bazar de l’Hôtel de Ville (BHV) depuis le début des années 1990, ont annoncé jeudi être en “négociations exclusives” pour le céder à la foncière lyonnaise SGM, propriétaire notamment du centre Okabe dans le Val-de-Marne.
Un vieux paquebot de près de 170 ans repris par les deux trentenaires fondateurs de la Société des Grands Magasins (SGM): si l’opération est menée à son terme, le BHV créé en 1856 par Xavier Ruel pourrait quitter le giron des Galeries Lafayette qu’il avait rejoint au début des années 1990.
La cession, qui inclut un magasin BHV situé dans le centre commercial Westfield Parly 2 dans les Yvelines, près de Versailles, reste “soumis(e) aux processus d’information-consultation habituels ainsi qu’à l’autorisation de l’Autorité de la concurrence”, mais doit intervenir courant 2023, selon un communiqué commun des deux parties.
Les Galeries Lafayette y expliquent “envisager de transmettre le flambeau du BHV Marais à un acteur familial” qui veut “poursuivre son développement avec le concours de ses équipes en préservant l’emploi”.
Le BHV est en difficulté depuis des années, encore aggravées récemment, selon la direction du magasin, par la circulation routière, rendue compliquée pour les voitures par le réaménagement de la rue de Rivoli, où est situé le BHV. Il avait par ailleurs été durement touché par l’épidémie de Covid-19, réduisant le flux de touristes et de travailleurs dans le centre-ville de la capitale.
Preuve de l’importance symbolique de ce magasin, le communiqué commun cite le premier adjoint à la mairie de Paris, Emmanuel Grégoire, qui explique qu’il s’agit là d’un “acteur économique majeur de la rue de Rivoli, (…) redevenue une artère commerçante extrêmement dynamique de la capitale”, et que la ville est “prête à travailler avec le futur acquéreur”, “dans le respect de ce patrimoine architectural et immatériel unique”.
Le repreneur, la SGM, est une foncière commerciale, fondée par Frédéric et Maryline Merlin, jeunes trentenaires et frère et soeur. Fin 2021, ils avaient déjà racheté aux Galeries Lafayette sept magasins de régions, à Angers, Dijon, Grenoble, Le Mans, Limoges, Orléans et Reims.
“c’est juste fou”
“On est une société qui travaille pour le commerce de centre-ville depuis plusieurs années et avoir l’opportunité de mettre à profit notre savoir-faire” dans un magasin comme le BHV, “c’est juste fou”, a réagi auprès de l’AFP Frédéric Merlin, le président de la société qui compte 700 salariés.
La SGM exploite en outre une dizaine de centres commerciaux de centre-ville en France, à Roubaix, Tourcoing, Châlons-en-Champagne, Lille, Nîmes, Saint-Nazaire, au Kremlin-Bicêtre (Okabe), Mulhouse, Montigny-le-Bretonneux.
Le groupe s’est spécialisé dans la réhabilitation des actifs commerciaux de centre-ville en perte de vitesse, entendant ainsi “contribuer à la revitalisation des coeurs de ville, notamment dans les villes moyennes, en reprenant des sites existants pour les rénover et les redynamiser”.
Pour le BHV, “il ne faudra peut-être pas la même recette mais les fondamentaux du commerce restent les mêmes”, affirme jeudi M. Merlin, qui entend “capitaliser sur l’ADN du BHV, avec des rayons comme le bricolage, la décoration, l’art et le loisir ou encore la culture, toutes les spécificités de ce grand magasin même s’il est encore trop tôt pour donner notre recette”.
Il n’a pas souhaité s’étendre sur les modalités financières du rachat mais a simplement précisé qu’il “reprend le patrimoine immobilier, qui est très important” au BHV.
Priorité aux grands boulevards
L’exploitation d’Eataly Paris Marais et la Fondation Lafayette Anticipations, deux entités situées près du BHV, restent propriété des Galeries Lafayette. Pour ce dernier groupe, l’opération est un moyen de “concentrer ses efforts et moyens disponibles sur sa marque éponyme, de reconstituer sa trésorerie à la suite de l’impact subi de plein fouet par la crise du Covid“, et de se recentrer autour de son “vaisseau amiral” du Boulevard Haussmann.
Le groupe dit aussi vouloir “devenir pleinement omnicanal”, c’est-à-dire mieux articuler ses ventes dans ses magasins et en ligne et “orienté data pour mieux servir et fidéliser ses clients”.
Les Galeries Lafayette évoquent également leurs ambitions “ciblées” à l’international, dans des territoires à fort potentiel comme “la Chine, l’Inde ou le Moyen-Orient”.
par Corentin DAUTREPPE
Le BHV dont l’ADN (puisqu’on parle comme ça) est le bricolage , le “tout pour la maison” et accessoirement les vêtements et la parfumerie était comme la Samaritaine un grand magasin populaire. Les différentes directions en ont décidé autrement et se sont tournées vers le luxe (j’ai vu des chaussures à plus de 600 euros!!) Alors qu’il y avait déjà à Paris les grands magasins du boulevard Haussman et le Bon marché. Résultat les classes moyennes parisiennes et alentours doivent se fournir dans leur bazar srilankais du coin. Monoprix l’a bien compris. On espère que les repreneurs sauront répondre aux vrais besoins…
Catastrophique le B H V risque le meme sort que C & A et les trés nombreuses boutiques a vendre ou abandonné dans la trés touristique rue de Rivoli
Conséquences de la mise en place des pistes cyclables suppression des places de stationnement par les écolos bobos et Hidalgo vous avez déjà vue des vélos avec coffres !
ou trimballé des gros colis et sacs dans le métro ?
Paris est devenu invivable une capitale à fuir d’ailleurs le nombre d’habitants est en chute libre rien d’étonnant
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