Après deux nouveaux accidents mortels en 2023, la Société du Grand Paris, maître d’ouvrage du métro Grand Paris Express, a présenté ce mercredi des mesures et des pistes de réflexion pour renforcer la sécurité sur ses 140 chantiers.
“Je ne suis pas dans l’autojustification. On va au-delà de la loi. Mais, on est forcé de constater que l’on n’a pas les résultats que l’on attend“, déplore Jean-François Monteils, le président du directoire de la Société du Grand Paris.
Le maître d’ouvrage du Grand Paris Express (GPE), futur métro périphérique, présentait mercredi 17 mai de nouvelles mesures pour renforcer la sécurité. Une annonce qui arrive après deux accidents mortels survenus en mars et en avril, et vise à renforcer la place de la sécurité dans le plan stratégique 2023.
“Une phase de co-activité avec des risques accrus”
“Nous avons fait beaucoup, mais nous devons continuer à nous améliorer. Nous ne pouvons pas accepter que des gens ne rentrent jamais chez eux ou handicapés“, insiste Jean-François Monteils.
“À la fin de l’année dernière, on a éprouvé le besoin de renforcer ces mesures parce qu’on aborde une étape nouvelle d’intensification de la coactivité avec les phases d’aménagement des gares, d’installation des systèmes et d’essais. Cette phase de coactivité va donc devenir la norme, avec des risques accrus“, précise Bernard Cathelain, membre du directoire de la SGP.
Aux exigences de sécurité déjà en vigueur comme la « charte et référentiels sécurité des chantiers » imposées systématiquement dans tous les contrats, cinq nouvelles mesures ont vocation à être appliquées immédiatement.
Parmi les principales mesures : l’obligation pour les intérimaires d’être titulaires du passeport sécurité intérim (PASI) BTP. Valable 10 ans, il atteste d’une formation de deux jours à la sécurité. Sa mise en place sera progressive jusqu’à janvier 2024.
Une trentaine d’accidents graves depuis 2020
Pour affiner son analyse des causes et du contexte des accidents, la SGP met en place un conseil de la sécurité des chantiers, avec des experts extérieurs comme l’Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics (OPPBTP). Elle instaure par ailleurs une journée annuelle de sensibilisation à la sécurité. La première a eu lieu le 10 mai. “Nous avons mis à l’arrêt l’ensemble de nos chantiers. On a souhaité marquer les esprits sur le fait que la sécurité n’était pas une variable d’ajustement et que les compagnons ont le droit, voire même le devoir, d’arrêter l’intervention qu’on leur demande s’ils considèrent que leur sécurité n’est pas assurée“, martèle Bernard Cathelain.
Lire : Les 140 chantiers du Grand Paris Express stoppés une journée pour faire de la prévention
Compte tenu de la diversité des entreprises participant aux chantiers du Grand Paris Expresse, la SGP étudie par ailleurs la possibilité “d’exclure de ses marchés publics des entreprises qui ne sont pas conformes en matière de sécurité“, et veut faciliter les visites sur site des organisations syndicales.
“Ce n’est pas tous les jours qu’un grand maitre d’ouvrage s’engage“, commente Paul Duphil, secrétaire général de l’OPPBTP. “L’année 2023 aurait pu mieux démarrer. Nous sommes déjà à 36 accidents mortels (sur l’ensemble des chantiers, pas seulement ceux de la SGP et du Grand Paris)” sur une moyenne de 80 chaque année pour la France entière, détaille-t-il. Parmi les mesures prises par la SGP, il salue notamment le renforcement des prérogatives du coordonnateur de sécurité qui peut désormais interrompre un chantier.
Depuis 2020, la SGP dénombre une trentaine d’accidents graves, définis comme tels parce qu’ils ont nécessité l’intervention de soin médicaux. Au total, 140 chantiers sont actuellement en activité en Ile-de-France pour le déploiement des 200 km de lignes de métro du Grand Paris Express. 90% des travaux sont conduits en souterrain, à 25 ou 30 mètres de profondeurs.
Le Grand Paris Express en bref
Pour rappel, le nouveau métro Grand Paris Express est principalement composé de plusieurs boucles périphériques qui permettront de faire le tour de la capitale depuis la banlieue et de rejoindre les aéroports d’Orly et de Roissy Charles de Gaulle.
La première boucle sera composée trois lignes : la 15 Sud qui reliera Pont de Sèvres (Boulogne-Billancourt) à Noisy-Champs en passant par Champigny-sur-Marne, la 15 Est qui partira de Champigny-sur-Marne pour aller à Saint-Denis Pleyel et la 15 Ouest qui partira de Saint-Denis pour rejoindre Pont de Sèvres.
A l’Est, un arc plus large sera composé de la ligne 16 de Saint-Denis Pleyel à Noisy-Champs, prolongé d la 15 Sud entre Noisy-Champs et Champigny.
Au Sud-Ouest, la ligne 18 passera par Versailles, le Plateau de Saclay et Orly.
Pour compléter ces boucles, le Grand Paris Express comprend également le prolongement nord et au sud de la ligne 14, d’un côté vers Saint-Denis Pleyel, de l’autre vers l’aéroport d’Orly, ainsi qu’une ligne 17 qui partira de Saint-Denis Pleyel pour rejoindre Le Mesnil-Amelot en passant par l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle.
Au total, le nouveau métro représente 200 km de ligne qui sero
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