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Justice | | 04/10/2023
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Le procès de “Samy la Belette”, marchand de sommeil de Saint-Denis

Le procès de “Samy la Belette”,  marchand de sommeil de Saint-Denis © Pixabay

Surnommé “Samy la Belette”, Samy Brami, 64 ans, est accusé d’avoir loué des logements insalubres d’un corps de bâtiments à Saint-Denis, à des personnes vulnérables, telles que des adultes handicapés ou des sans-papiers syriens.

Samy Brami, 64 ans, et sa société, comparaissent pendant quatre jours pour avoir loué à des personnes vulnérables, dans des conditions d’hébergement indignes, au sein d’un corps de bâtiments à Saint-Denis entre 2017 et 2022. Initialement prévu en juin dernier, le procès avait été renvoyé.

Cinq ans et prison et 150 000 euros d’amende encourus

9 m² pour 500 euros, pour quatre personnes dont deux enfants, avec onze critères d’insalubrité“, “16 m² pour 800 euros“, “600 euros pour 9 m² avec quatre critères d’insalubrité“, “forte humidité“, “absence d’isolation des murs extérieurs“, “système électrique potentiellement dangereux“, “absence d’intimité corporelle“, “suroccupation“…

Il a fallu près d’une demi-heure de lecture au président de la 15ᵉ chambre pour égrener la litanie des infractions visant le propriétaire et son entreprise, la SAS Saint-Rémy. Ceux-ci encourent cinq ans de prison et 150 000 euros d’amende.

Une trentaine de personnes sont parties civiles dans ce dossier, principalement des adultes sous tutelle ou curatelle et des sans-papiers d’origine syrienne. Dans une salle clairsemée, les victimes présentes à l’audience mardi matin se comptaient toutefois sur les doigts d’une main.

Une première condamnation pour escroquerie

Samy Brami est bien connu de la justice pour avoir été l’un des chefs de réseau de l’escroquerie du Sentier, une arnaque XXL portant sur des dizaines de millions d’euros organisée dans les années 1990 dans le quartier parisien de la confection. Surnommé “Samy la Belette”, il avait alors été condamné à cinq ans de prison dont trente mois avec sursis.

Selon sa défense, le prévenu a acquis cette parcelle en 2013 dans l’unique but de la revendre pour réaliser une plus-value, mais s’en est trouvé empêché par la municipalité de Saint-Denis, qui multiplie les procédures contre lui. Dans l’attente d’une résolution du litige, il se serait résolu à louer les chambres. “Il a acheté cet immeuble pour faire une opération immobilière, car c’est son métier (…) Il y a, depuis 2013, un bras de fer avec la ville de Saint-Denis pour empêcher cette opération“, a soutenu en début d’audience son avocat Paul-Philippe Massoni en présentant des conclusions en nullité.

80 000 personnes touchées par l’habitat indigne en Seine-Saint-Denis

Territoire populaire à la modernisation urbaine encore en cours, la Seine-Saint-Denis est l’un des départements de France les plus touchés par l’habitat indigne.

Les logements dégradés y représentent plus de 15% du parc locatif privé, mettant en danger quelque 80 000 personnes, selon la préfecture.

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