Transports | Val-de-Marne | 24/04/2023
Réagir Par

Le train de primeurs Perpignan Rungis de nouveau suspendu suite aux débrayages

Le train de primeurs Perpignan Rungis de nouveau suspendu suite aux débrayages © CD

Rouverte fin 2021, après plus de deux ans d’arrêt, la ligne de train de primeurs Perpignan-Rungis est de nouveau suspendue, en raison de problèmes de ponctualité consécutifs au mouvement social contre la réforme des retraites, a fait savoir Fret SNCF ce lundi. Cette suspension ne devrait pas être définitive.

Mi-juillet 219, le train s’était déjà arrêté, avant que le Premier ministre de l’époque, Jean Castex, n’annonce sa réouverture lors d’un déplacement au port de Bonneuil en août 2020, rêvant tout haut d’inscrire cette liaison dans un Barcelone- Anvers. En décembre 2020, la Direction Générale des Infrastructures, des Transports et de la Mer (DGITM) avait donc lancé un appel à manifestation d’intérêt puis retenu la SNCF via sa filiale logistique, Fret SNCF. Le groupe Primever, spécialiste du transport et de la logistique des fruits et légumes, avait ensuite été retenu comme opérateur unique pour acheminer les fruits et légumes de Perpignan à Rungis. Pour que le service reste compétitif par rapport à la route, l’Etat avait par ailleurs mis au pot dans le cadre de sa stratégie de développement du fret ferroviaire qui vise à doubler la part modale du fret d’ici à 2030. Ce plan de 72 mesures est doté de 170 millions € par an jusqu’en 2024, dont une enveloppe de 15 millions € annuels pour l’autoroute ferroviaire

Sur le Marché d’intérêt national (Min) de Rungis, une douzaine de grossistes avaient joué le jeu et confié une partie de leur transport au train. Une part certes marginale par rapport aux volumes rungissois, mais qui redonnait l’espoir d’un retour au rail. Le samedi 23 octobre 2021 à 3 heures du matin, c’est donc dans la liesse que le train de fret était entré en gare du marché. En principe, le train devrait circuler jusqu’à fin 2025, avant que le relais ne soit pris par un nouveau terminal multimodal.

Lire : Min de Rungis: le retour du train des primeurs accueilli dans la liesse

Un terminal multimodal ambitieux pour doper le fret au Min de Rungis

Fin 2021, le président de la Semmaris, Stéphane Layani, a, en effet, annoncé lancer un appel à projets pour un terminal de transport combiné afin de “porter à 20% la part du ferroviaire dans les approvisionnements du Marché de Rungis et éviter près de 60 000 camions par an sur les routes”, chiffrait la société d’économie mixte qui exploite le Min. Les lauréats de ce terminal, projeté sur 13 hectares pour 2026, moyennant un investissement de 25 millions d’euros, devaient être connus au premier semestre 2023. Au-delà de Perpignan, les autres sites d’approvisionnement envisagés étaient Sète, Dunkerque, Rotterdam, Anvers…

© CD
Le retour du train Perpignan Rungis ce samedi 23 octobre à 3 heures du matinÀ côté du conducteur, le président de la Semmaris, société qui exploite le Min, Stéphane Layani.

Arrivée trop tardive en raison du mouvement social

À peine deux ans plus tard, il semble que la dynamique est-elle repartie en sens inverse?“Le syndicat CGT des cheminots de Perpignan a appris, mercredi 19 avril, que Primever, unique chargeur du train des primeurs, suspendait cette circulation en raison de son arrivée jugée trop tardive à Rungis. C’est donc, une nouvelle fois, le choix de la route qui est fait au détriment du chemin de fer”, regrette le syndicat. Une suspension qui ne devrait toutefois pas être définitive. Selon un porte-parole de Fret SNCF, cité par l’AFP. “Depuis le début de ces mouvements sociaux, la filiale de la SNCF est dans l’incapacité de garantir ponctualité et régularité à ce train qui remonte vers l’Ile-de-France des fruits et légumes surtout venus d’Espagne et du Maroc”, indique ce dernier.

Depuis sa remise en service fin 2021, le train propose une rame de 12 wagons d’une capacité totale de 500 palettes, du lundi au vendredi. Il partait de Perpignan à 16h19 et entrait au Min de Rungis à 3h30.

Le fret ferroviaire, en constante diminution

“De 2002 à 2018, les volumes transportés par le train sont passés de 50 milliards de tonnes.km (GTK) à seulement 33 GTK. Pour chaque tonne abandonnée ou perdue par la SNCF, la moitié est allée directement à la route”, chiffre la CGT. “En effet, une distorsion de concurrence persiste avec le mode routier qui fait supporter ses coûts à la collectivité (infrastructures, pollution, etc.)”, estime le syndicat. Et de préciser que la part mocale des marchandises transportées par rail est passée de 14,6 % en 2002 à 10,7 % en 2021, “Fret SNCF ayant perdu plus de 10 000 emplois sur la même période !”

La fédération des cheminots cégétistes appelle à revenir à un objectif de 25 % de part modale pour le ferroviaire en 2050, en se basant sur les perspectives de hausse du trafic des marchandises projetées par le Gouvernement. “Nous ne sommes pas les seuls à considérer que cela est non seulement possible, mais également indispensable !” Le syndicat réclame “la remise immédiate de ce train des primeurs sur les rails”.

Article actualisé le 25 avril avec les explications de Fret SNCF

Lire aussi :

Abonnez-vous pour pouvoir télécharger l'article au format PDF. Déjà abonné ? Cliquez ici.
2 commentaires

N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.

Ajouter une photo
Ajouter une photo

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous chargez l'article suivant