Education | Val-de-Marne | 14/02/2023
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Les collèges du Val-de-Marne à bout de souffle

Les collèges du Val-de-Marne à bout de souffle © Fb

Canalisations en fin de vie, bâtiments fissurés, fuites, surconsommation énergétique, pollution,… la plupart des 107 collèges du Val-de-Marne nécessitent des travaux d’ampleur. Le conseil départemental du Val-de-Marne a voté hier une ligne budgétaire d’urgence suite à un état des lieux interne. L’opposition dénonce pour sa part un constat caricatural et défend son bilan.

“Nous sommes confrontés à des retards d’investissements préoccupants. Selon notre état des lieux, nous devons lourdement réhabiliter près de 75 établissements d’ici à 2050, auxquels il faut ajouter les trois collèges aujourd’hui inutilisables”, a constaté Olivier Capitanio (LR), président du conseil départemental, photographies de plusieurs collèges à l’appui, lors de sa conférence de presse d’avant séance plénière. Ce lundi, la séance était notamment consacrée à l’examen du rapport d’orientation budgétaire.

En plus des 90 millions d’euros de crédits d’investissement prévus pour l’entretien des collèges, la majorité a donc ajouté une nouvelle ligne budgétaire de 100 millions d’euros, exclusivement consacrée à des opérations de réhabilitation lourde et à la construction de nouveaux établissements.

Concrètement, cela se traduira par la réalisation d’un audit départemental sur les réseaux de canalisation. Après une première rupture en décembre 2022, réparée depuis, les canalisations du collège Guy Môquet de Villejuif ont de nouveau cédé. Des travaux sont en cours. Lors de ces 18 derniers mois, le département signale des ruptures à six reprises ! “Tout un protocole a été mis en place pour gérer ces situations qui vont certainement se reproduire puisque l’espérance de vie d’une canalisation est de 50 ans. Nous arrivons à échéance. Nous triplons les investissements pour la maintenance, la résorption et l’anticipation des problèmes“, détaille Olivier Capitanio.

Les nouveaux crédits permettront de boucler les financements de la reconstruction du collège Georges Brassens à Villeneuve-le-Roi, celle du collège Louis Issaurat à Créteil, la construction du collège du Plateau à Ivry-sur-Seine, la réhabilitation du Paul-Eluard à Bonneuil-sur-Marne, l’extension du collège Henri Barbusse à Alfortville, et encore, la réhabilitation du collège Molière à Chennevières-sur-Marne. À Vincennes, les travaux de dépollution du collège Saint-Exupéry, fermé en 2017 après la découverte d’une pollution aux solvants chlorés, sont lancés. Le chantier, qui doit s’achever entre fin 2025 et 2027, devrait coûter au total 61 millions d’euros.

Nicolas Tryzna dresse un constat sans appel

Nicolas Tryzna, le vice-président en charge des questions éducatives, qui a visité tous les collèges du département au cours de sa première année de mandat a énuméré plusieurs exemples de “négligences” de l’ancienne majorité. “En un an, avez-vous la moindre idée de ce j’ai pu voir ? Les fenêtres recouvertes de déjections d’oiseaux de Roland-Garros à Villeneuve-Saint-Georges, parce que l’on a pas voulu payer le nettoyage, privant les élèves de pouvoir regarder à travers les fenêtres. Simone-de-Beauvoir à Créteil avec des fuites d’eaux en rez-de-chaussée et des fissures grandes comme le poignet à l’étage. Regardez la restauration scolaire de Ronsard à Saint-Maur, que nous avons dû agrandir comme le réclamait depuis des années la direction, ou le cratère dans le mur du gymnase Vallès et l’état global de Perrin à Vitry“.

Olivier Capitanio a fait imprimer la délibération une délibération de décembre 2014 annonçant un plan pluriannuel d’ici 2020 pour la rénovation et la construction de 27 collèges. “Les ambitions ont d’abord été ramenées à 20 établissements, dans le rapport d’activité des services de 2016, pour finalement s’élever à 13 dans le bilan de mandat“.

L’opposition dénonce un constat caricatural

Evelyne Rabardel, aujourd’hui conseillère d’opposition, ancienne première vice-présidente à l’éducation a rappelé le lourd héritage des lois de décentralisation et les investissements considérables réalisés par le conseil général puis le conseil départemental. “Depuis 1986, près de 70 collèges ont été construits, rénovés ou reconstruits. A la fin du dernier mandat, 55 collèges étaient mis en accessibilité. Nous avons adapté les établissements aux besoins actuels (énergie, numérique, demi-pension,…). Nous ne nous en sortions pas si mal puisque, selon les comparatifs de l’observatoire des finances et de la gestion publique locales, nous étions les premiers au plan national sur les dépenses d’équipement par collégien, et ce, alors que la dotation départementale d’équipement de l’État est restée atone. Il ne s’agit pas de nier les problèmes mais dire que nous avons délaissé les collèges est totalement faux et relève du mensonge”.

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