Une rupture de canalisation à la station Châtelet-Les Halles a endommagé jeudi un local technique de signalisation, entraînant une interruption de circulation des lignes des RER A, B et D et créant l’embolie dans les transports en commun en plein cœur de Paris.
Pendant plusieurs heures, la traversée de Paris a été rendue impossible en raison de cet incident survenu à 12h15 pour ces trois lignes de RER.
La circulation a été rétablie en début de soirée, mais le trafic restait “très perturbé” afin d’écouler le flux de voyageurs les empruntant quotidiennement, 1,4 million de passagers pour la ligne A, près d’un million pour la ligne B et 660 000 pour le RER D.
Sur la ligne B, l’interconnexion n’était plus possible à Gare du Nord – ce qui signifie que les voyageurs doivent changer de RER à cette station, la RATP indiquant sur son site Internet des “retards et suppressions de trains à prévoir”. Le trafic devait rester “perturbé toute la soirée” sur cette ligne ainsi que sur le RER D, selon SNCF Transilien.
Au carrefour des lignes à Châtelet-Les Halles, plus grande gare souterraine d’Europe, les voyageurs se croisent vers 19H30 dans tous les sens mais dans le calme, tentant de trouver des plans B sur leurs smartphones, a constaté une journaliste de l’AFP.
Afin de faire face à la charge supplémentaire de voyageurs, les lignes 1, 4 et 14 du métro ont été renforcées, avec pour conséquence une “affluence exceptionnelle” sur la ligne 4, obligée d’absorber les voyageurs du RER B cherchant à rejoindre la Gare du Nord depuis Châtelet. Des passagers venant des lignes de RER A, B ou D courent dans les couloirs pour se trouver finalement sur les quais du métro engorgés, selon la journaliste de l’AFP.
Irina, une étudiante de 24 ans, essaie de rejoindre Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine), via la ligne 4 et un tramway. “Mais au vu de ce qui se passe, on ne va pas y arriver”, dit-elle en montrant l’escalier bondé et où la police tente de faire la circulation. Outre la ligne 4, trois autres lignes de métro étaient perturbées et une autre était à l’arrêt en début de soirée en raison de pannes ou d’un malaise voyageur, selon le site de la RATP.
Sur les réseaux sociaux, des usagers évoquent des scènes de “chaos” quand d’autres ironisent sur la capacité de la capitale française à absorber le flot de voyageurs attendu lors des Jeux olympiques.
“Aux JO, à l’épreuve des transports en commun, j(e) crois qu’on est bien partis pour la médaille d’or”, ironisait ainsi @Casaisan sur X (ex-Twitter).
À sept mois du coup d’envoi des JO, cette panne pourrait relancer la polémique, après la sortie fin novembre de la maire (PS) de Paris, Anne Hidalgo, sur des “transports pas prêts”, s’attirant les foudres de l’exécutif.
“Nous avons un réseau obsolète. Il y a au moins huit lignes sur dix qui ne sont plus en état d’assurer un service public de qualité. Nous payons quarante ans de sous-investissement dans les transports avant ceux décidés par Valérie Pécresse”, la présidente de la région Ile-de-France et d’Ile-de-France Mobilités, estimait mercredi dans les Echos le PDG de la RATP, l’ancien Premier ministre Jean Castex. “Nous payons des années de sous-financement de nos transports”, a déploré l’adjoint aux mobilités de la mairie de Paris David Belliard (EELV), réclamant un “un plan massif et d’urgence pour nos transports en commun”.
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