L’Agence pour l’immobilier de la justice vient de publier ses conclusions après la concertation préalable autour de l’implantation d’une prison à Noiseau.
Tout en prenant acte des “fortes inquiétudes” des habitants, l’agence en charge de construire des prisons “choisit de poursuivre les études et le développement du projet sur le site de Noiseau” et indique que “l’implantation du projet au nord du site d’étude est confirmée.”
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Dans le document d’une centaine de pages qui étayent ses conclusions, l’agence prend acte des nombreux motifs de refus de la population locale et prend plusieurs engagements pour poursuivre les études de manière détaillée et en rendre compte avec transparence. En voici les principaux :
- Études des accès alternatifs, étude de mobilité et de flux de circulation pour renforcer la desserte par les transports en commun
- Étude préalable agricole pour prendre des mesures compensatoires en faveur de la filière agricole, étudier la situation des exploitants locaux, se mettre en lien avec la Chambre d’agriculture
- Diagnostic zone humide, étude faune et flore approfondie, études géotechniques, étude d’impact sur l’environnement
- étude acoustique par rapport aux éventuelles nuisances sonores et étude de pollution lumineuse
- Information du public concernant le cahier des charges complet auquel doit répondre un site d’étude et examen des sites proposés par les habitants, publication détaillée des motifs conduisant à éliminer les autres options
- étude sur les conséquences en besoins de logements du personnel
- penser le projet de prison en articulation avec celui de la zac des portes de Noiseau “Agroquartier”
- Précisions concernant la typologie de prison
- Publication d’un bilan synthétique confirmant la compatibilité du projet d’établissement pénitentiaire avec le Sdrif (Schéma directeur régional)
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Le prison n’aura pas le nom de Noiseau
Au-delà de ces engagements à mener des études complémentaires et à en faire état, l’Apij s’engage par ailleurs à étudier un nom alternatif à Noiseau pour la prison, afin de ne pas associer la ville au site.
Voir le détail du bilan publié par l’Apij
“Nous sommes plus combattifs que jamais !”
“Aucun des sujets fondamentaux n’a été pris en compte par l’Apij. Ce sont les mêmes réponses qui nous sont faites ! Pour nous, tout concourt pourtant à sortir Noiseau des sites susceptibles d’accueillir une prison, qu’il s’agisse de l’engorgement sur les routes, des problèmes environnementaux comme les risques d’inondation et le besoin de préserver les zones humides, de la présence de terres agricoles actuellement en cours d’exploitation…”, dénonce Marie-Carole Ciuntu, maire LR de Sucy-en-Brie et vice-présidente de la région, jointe par 94 Citoyens. “Le 4 juillet, le conseil régional votera le nouveau Sdrif (Schéma directeur régional) qui sanctuarisera cette terre agricole”, insiste l’élue, rappelant que d’autres sites existent, mieux appropriés. “Il y a plus de maires en France qui proposent d’accueillir des prisons, que de projets de prison !“
“Nous restons unanimement, et à tous les niveaux de collectivités, mobilisés contre ce projet sur les terres agricoles. Il reste des phases importantes et l’État ne pourra se dédouaner d’apporter des réponses précises”, poursuit l’élue. “Nous ne lâcherons rien et sommes plus combattifs que jamais.” Concrètement, la prochaine étape sera l’enquête publique, une nouvelle phase de concertation à partir d’un dossier beaucoup plus précis sur le projet. C’est l’enquête publique qui permet ensuite à la préfecture de délivrer ou non une déclaration d’utilité publique (DUP).
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Pour ne pas avoir besoin de prisons supplémentaires, il vaudrait mieux travailler à construire une société qui produise moins de délinquance.
On devrait aussi mettre en place plus d’alternatives à la prison.
Mais devant la nécessité actuelle d’incarcérer les condamnés, alors ces nouvelles places de prison ne devraient pas être construites dans des espaces naturels, forestiers ou agricoles. L’urgence climatique et la préservation des espaces naturels doivent être la priorité absolue.
Les mêmes raisons devraient d’ailleurs conduire la ville de Noiseau, le Territoire GPSEA, le département du Val-de-Marne et la Région Ile-de-France à refuser le projet d’agroquartier de Noiseau. Et pourtant, le dernier conseil de territoire a approuvé à l’unanimité la création de la ZAC des Portes de Noiseau. Quelle énorme contradiction !
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