Interpellé ce vendredi à Limay avec un couteau de cuisine dans sa sacoche, un homme de 24 ans a été condamné à 6 mois fermes d’emprisonnement pour port d’arme prohibé.
Son avocate, Me Chloé Rueff, a annoncé vouloir interjeter appel de ce jugement du tribunal correctionnel de Versailles et demander sa remise en liberté.
Personnalité “préoccupante“
Le ministère public avait requis huit mois ferme avec mandat de dépôt lors de l’audience en comparution immédiate, un réquisitoire justifié par “le contexte national grave“, malgré “une infraction de droit commun“, et la personnalité décrite comme “préoccupante” du prévenu.
Un argument contesté par Me Rueff : son client est certes “anxieux” mais n’a rien d’un “jeune radicalisé“, a-t-elle plaidé. S’il a expliqué être “solitaire“, “il dit qu’il essaye de ne pas tomber dans les travers de certains : il veut apprendre l’arabe pour comprendre, il se renseigne” sur la religion.
Connu pour “radicalisation“
Pendant l’audience, le jeune homme a reconnu détenir un couteau dans sa sacoche, trouvé par terre quelques jours avant. Sur les faits, il a expliqué au tribunal qu’il sortait de la mosquée, située près du lycée Condorcet de Limay, et qu’il se rendait au supermarché pour faire des courses. Il a nié avoir suivi un groupe de lycéennes.
Des sources policières avaient indiqué vendredi à l’AFP que le prévenu était connu pour “radicalisation“. L’une d’entre elles a précisé samedi que l’homme faisait l’objet d’une fiche S, qui n’a pas été mentionnée pendant l’audience. Les enquêteurs ont retrouvé chez lui des livres d’arabe et de religion, qu’ils ont décrits comme “salafistes“, ce que conteste Me Rueff.
Un dossier “artificiel“, selon l’avocate du condamné
Son interpellation a eu lieu environ quatre heures après que Mohammed Mogouchkov, jeune Russe de 20 ans fiché pour radicalisation, a tué au couteau un enseignant et blessé trois personnes dans un collège-lycée à Arras.
En déplacement dans cet établissement, le président Emmanuel Macron avait évoqué une autre “tentative d’attentat” déjouée, “dans une autre région“. Il faisait référence, selon le ministère de l’Intérieur, à l’arrestation de Limay. Me Rueff a dénoncé un dossier “artificiel“, “monté de toutes pièces“, qui “n’a rien d’un attentat déjoué“.
Interrogé à la barre sur sa présence dans des canaux Telegram où sont diffusés des vidéos d’exactions du groupe État islamique, le prévenu a déclaré “condamner ces événements : ça me choque“.
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