Difficile de recruter des gardiens d’immeubles, métier réputé en tension. Dans ce contexte et avec la multiplication des départs à la retraite, l’Office public de l’habitat (OPH) d’Aubervilliers a lancé une école de formation, inaugurée ce 3 novembre.
“Un métier dévalorisé, stigmatisé, méconnu, mais ô combien essentiel“, pointe Karine Franclet, la maire (UDI) d’Aubervilliers, dans la présentation de la nouvelle école de formation des gardiens d’immeuble. Valoriser cette profession est donc l’une des missions de cette structure inaugurée le 3 novembre.
Peu de candidats se bousculent, en effet, pour répondre aux nombreux postes disponibles, d’autant que le métier n’est pas exempt de certains risques comme l’ont montré les agressions contre des agents à Aubervilliers en février 2022. Dans le même temps, l’OPH de la commune, qui gère 8 164 logements, doit anticiper une vague de départs à la retraite. Tout l’enjeu de cette initiative est donc de se doter d’un outil pour former directement ses futurs gardiens et les inciter à garder leur poste.
Chantier d’insertion
Ouverte le 20 mars dernier, l’école est installée au 64 avenue de la République. La première promotion compte 12 stagiaires répartis sur trois sites, dont quatre habitants d’Aubervilliers, à parité femme-homme. “L’école, ouverte à tous, propose des formations allant bien au-delà des compétences techniques, mettant l’accent sur les savoir-être indispensables pour assurer un service de qualité et tisser des liens de confiance avec nos locataires“, décrit Karine Franclet.
Pour assurer ces formations, l’OPH d’Aubervilliers a fait appel à PoleS. Ce groupe associatif d’économie sociale et solidaire a créé, en 2009, l’un des premiers chantiers d’insertion qualifiant au titre professionnel RNCP (Répertoire national des certifications professionnelles) de gardien d’immeubles. “La logique d’insertion par l’activité économique promue par PoleS et l’OPH d’Aubervilliers participe étroitement à celle de cohésion au cœur des quartiers, et représente à ces deux titres un levier de solidarité et d’inclusion important“, note Claude Sicart, président de PoleS.
Du nettoyage à la gestion locative
La formation en alternance s’étend 10 à 12 mois, période durant laquelle les stagiaires sont rémunérés en tant que salariés du chantier d’insertion. Elle comprend 440 heures d’apprentissage théorique dispensées par PoleS et l’Afpols (Association pour la formation professionnelle continue des organismes de logement social), couvrant toutes les missions du métier : du nettoyage à l’intervention en cas de fuite d’eau ou de panne de chauffe-eau chez le locataire, en passant par les différents aspects de la gestion locative comme l’encaissement des loyers. Les candidats sont également mis en situation face aux multiples cas où leur intervention est requise : conflit entre voisin, nuisance sonores, squat de cave… Progressivement, ils peuvent être ensuite amenés à effectuer des missions de remplacement.
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