Manifestation | | 05/01/2023
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Malaise chez les gardiens d’immeuble de Créteil Habitat

Malaise chez les gardiens d’immeuble de Créteil Habitat © FB

Alors que l’office HLM Créteil Habitat vient d’augmenter les loyers et prévoit une gestion plus serrée du budget, les gardiens d’immeuble s’inquiètent d’une dégradation de leurs conditions de travail. Ils ont manifesté ce mercredi, en soutien à un délégué syndical mis à pied.

Chez Créteil Habitat, les gardiens d’immeuble ont la vie dure. Naïma, qui exerce ce métier depuis plus de 20 ans chez ce bailleur social dresse un état des lieux alarmant. “Nous ne comptons plus les collègues en arrêt maladie étalés sur de longs mois. Les conditions de travail sont allées en se dégradant et ça s’est accéléré avec le Covid. Cette année, nous allons être privés de binômes qui nous aidaient beaucoup dans nos tâches. Plusieurs postes de responsable adjoint vont être supprimés, privant les agents de terrain de perspective d’évolution professionnelle. Puis il y a les économies sur les travaux d’entretien. Longtemps, Créteil Habitat assurait à ses frais de nombreuses interventions. Maintenant, ce n’est plus que le minimum. Les locataires ne comprennent pas et sont parfois agressifs contre les gardiens“, décrit-elle.

Au dernier conseil d’administration, mi-décembre, Créteil Habitat a pris la décision d’augmenter les loyers, une première en cinq ans, et de prendre des mesures d’économie dans un contexte budgétaire difficile. “Les comptes présentés affichent un déficit prévisionnel de 4 millions d’euros pour l’année prochaine. Il s’explique en grande partie par l’augmentation du taux du livret A [dont les fonds sont destinés aux prêts aux bailleurs sociaux pour la construction de logements]. La hausse des taux se répercute sur notre encours de dette. Il y a également une augmentation du coût de nos prestations. Nous étions habitués à une certaine aisance, notamment pour l’entretien des appartements. Les locataires n’auront plus les mêmes prestations que par le passé, au moins pour les deux prochaines années. Nous restons malgré tout à des niveaux de confort et d’entretien dans la moyenne. Il nous a fallu malheureusement, comme nombre d’autres organismes bailleurs augmenter les loyers de 3,6%“, défend Laurent Cathala, maire PS de Créteil et président du conseil d’administration de Créteil Habitat.

Pour le personnel,qui craint de se retrouver en première ligne face à des locataires mécontents, il y a d’autres choix à faire. “L’office n’a jamais été aussi riche. Des postes de terrain sont supprimés au profit de postes administratifs. Sur la partie développement du patrimoine, nous avons d’importants excédents. Même si c’est pour construire de nouveaux logements, nous sommes en droit de savoir où va cet argent puisque l’on nous demande d’économiser sur les dépenses d’entretien et sur l’emploi”, justifie Yacine Belghazi, élu Sud Logement Social au conseil d’administration. De son côté, le patron de Créteil Habitat justifie les excédents par des versements anticipés de subventions pour de nouveaux programmes qui n’ont pas encore été lancés, dans le cadre du renouvellement urbain du Mont-Mesly notamment. Il signale également que les comptes ont été présentés en bonne et due forme lors du conseil d’administration.

Soutien à un syndicaliste mis à pied

Ce mercredi midi, une centaine de personnes ont répondu à l’appel de Sud Logement social, devant le siège de Créteil Habitat pour demander des comptes mais aussi pour apporter un soutien à Abdelaziz Elkrout, gardien et délégué syndical mis à pied mi-décembre. Ce dernier rappelle avoir contesté le versement d’une prime à seulement une trentaine de salariés et demandé l’équivalent pour les 200 autres collaborateurs. Il réclame par ailleurs la présentation des comptes au CSE. “Ils veulent se débarrasser de moi, mais ils ne peuvent pas me licencier, alors ils ont trouvé ce moyen de m’écarter. Il y a eu une altercation durant une fête de Noël organisée au siège et où était servi du champagne et de l’alcool. Un cadre dirigeant m’a insulté et menacé devant témoin. Mais c’est moi qui ai été convoqué et sanctionné pour comportement verbal agressif”, s’étonne-t-il. Des adhérents du syndicat Solidaires Val-de-Marne, de l’association Droit au logement, de la CGT Valophis et des insoumis de Créteil ont également participé au rassemblement.

“La raison pour laquelle le syndicaliste a été sanctionné est qu’il était ivre et qu’il s’est battu avec un autre agent“, explique Laurent Cathala, reconnaissant par ailleurs un problème juridique dans le versement à 23 agents d’une prime de plusieurs centaines d’euros en récompense du travail particulier effectué durant la pandémie.

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