Moustique tigre en Val-de-Marne : deux opérations insecticides à Maisons-Alfort et Choisy-le-Roi

Les moustiques ont rendu l’été particulièrement pénible dans le Grand Paris. En dépit des consignes visant à limiter leur propagation, comme l’élimination des eaux stagnantes, ces insectes s’invitent partout, au point parfois que des habitants renoncent à déjeuner ou s’attarder dehors, comme en témoignent de nombreux posts sur les réseaux sociaux.

Répulsifs, moustiquaires, tous les moyens sont utilisés pour chasser ces parasites. Mais il faut parfois recourir à des opérations de démoustication. Celle-ci consiste à épandre un insecticide (pyréthrinoïdes) avec un engin de pulvérisation. L’opération est prescrite de manière exceptionnelle par l’Agence régionale de santé pour prévenir des risques de contamination de maladies type dengue, zika ou chikungunya.

Dans la nuit du vendredi 23 au samedi 24 septembre, entre minuit et 2h du matin, l’Agence Régionale de Démoustication (ARD), prestataire de l’ARS, a réalisé ces traitements dans le quartier Wallon. Ce mardi 26 septembre de 0h 3h du matin, l’Agence réalisera la même opération, rue de l’Amiral Courbet dans le nord de Maisons-Alfort. “Ces intervention restent des interventions réalisées uniquement en cas d’urgence sanitaire (décidée par l’ARS) dans un périmètre restreint bien défini autour du malade et en aucun cas pour une lutte de confort“, précise le prestataire.

Le directeur de l’antenne départementale de l’ARS, Eric Véchard précise. “Nous recevons de nombreuses sollicitions. Les maires s’en font l’écho. Quelques opérations ont été programmées cet été. Notre sujet ce n’est pas la présence du moustique mais le cas d’arbovirose déclaré et le risque de transmission“.

Manifestation des écologistes maisonnais

De son côté, EELV Maisons-Alfort estime que l’insecticide utilisé par le prestataire de l’ARS pose problème et annonçait une manifestation ce lundi soir à 23h45 près de la rue ciblée. “Face à ces menaces sur la santé humaine et sur la biodiversité l’ARS doit reculer et et repenser sa stratégie de démoustifiquation nécessaire afin d’opter pour des méthodes plus respectueuses de l’environnement et de la santé“, motivent-ils dans un communiqué. Ils considèrent que l’insecticide utilisé est “non-sélectifs et très dangereux pour la santé humaine (…) régulièrement mis sur le devant de la scène notamment dans le monde agricole où nombre de spécialistes demandent l’interdiction“. Les écologistes locaux proposent l’utilisation de la bactérie “bacilius thuringiensis“. “Elle cible uniquement le moustique tigre et pourrait être introduit dans les arbres dans lesquels les moustiques se reproduisent. Des pièges existent également afin de capturer et éliminer les moustiques tigres“.

“Le traitement ne concerne qu’une zone d’un rayon de 150 mètres (distance de vol du moustique tigre) autour du domicile de la personne malade (…). En pratique, l’insecticide est pulvérisé, sous forme de gouttelettes, à faible dose dans l’air (traitement spatial). L’insecticide agit pendant une période très courte (environ 1 heure) sur les moustiques présents et ne possède pas d’effet persistant. Il est utilisé à une dose très faible et cible uniquement la végétation (buisson, bosquets ou autres) la nuit pour cibler les moustiques tigres adultes (qui se reposent dans la végétation) qui pourraient avoir piqué la personne malade et qui pourraient être porteurs du virus. Ce produit ne présente pas de risque pour la santé aux doses et méthodes d’application utilisées par l’ARD dans le cadre des opérations de démoustication“, réagit pour sa part la mairie de la ville, tout en précisant que cette intervention n’est pas de son ressort. La commune invite également les habitants à être acteurs de la lutte contre le moustique en éliminant les gîtes de reproduction (eaux stagnantes). “Une demande faite dès le mois de mai.”

Maisons-Alfort a déjà connu une première opération de démoustication début juillet.