Lors des émeutes suite à la mort de Nahel, Virgil R., ancien militaire de 24 ans, a été éborgné par un tir de LBD. Pour que “justice soit rendue“, il a déposé plainte contre l’IGPN.
“Jusqu’à ce jour, je ne comprends pas pourquoi j’ai reçu ce tir non autorisé“, témoigne Virgil R. dans un témoignage à l’AFP.
Visé volontairement à la tête
Le 29 juin, Virgil R. participe à la marche blanche en hommage à Nahel, un adolescent tué par un policier lors d’un contrôle routier dont la mort a déclenché plusieurs nuits de violences urbaines en région parisienne et dans le reste du pays.
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Plusieurs heures après la manifestation, alors qu’il arpente seul une ruelle déserte de Nanterre pour rejoindre des proches, Virgil R. raconte avoir croisé le chemin d’une patrouille de quatre policiers lui ordonnant de s’éloigner. Il affirme alors avoir été visé volontairement à la tête par un tir de lanceur de balles de défense (LBD), alors qu’il ne présentait aucun danger.
Soigné à l’hôpital Cochin
“Ça a été un choc tellement violent que j’ai fait quelques mètres en arrière et je me suis vu tomber à la renverse“, décrit-il, la voix calme. Visage et mains en sang, il s’enfuit, croise un passant qui l’observe, “tétanisé“, avant de perdre connaissance pendant quelques minutes.
Virgil R. se souvient qu’au moment où il reprend ses esprits, il se trouve sur le scooter de deux jeunes qui tentent de le transporter vers l’hôpital de Nanterre, mais se heurtent à des barrages de policiers. Il est finalement déposé à l’hôpital de Colombes (Hauts-de-Seine), puis transféré à l’hôpital Cochin à Paris, où il passera près d’une semaine dans le service d’ophtalmologie.
Le médecin qui l’opère lui confirme qu’il ne reverra plus de l’œil gauche. Il souffre en outre d’une légère perte d’audition à l’oreille gauche, d’un traumatisme à la mâchoire et d’acouphènes.
Plainte à l’IGPN
Le jeune Normand, qui arbore un cache-œil et multiplie les rendez-vous médicaux depuis le drame, a dû apprendre à vivre avec un seul œil.
Il énumère des gestes du quotidien devenus une épreuve comme “se servir un verre d’eau” ou conduire une voiture. “Je voulais devenir professionnel dans le MMA (arts martiaux mixtes, NDLR)“, ajoute cet ex-chasseur alpin. “Aujourd’hui, je ne peux plus m’entraîner. Ça va être une longue convalescence et je ne sais pas si je vais pouvoir me consacrer pleinement à cette activité“.
Plainte posée contre l’IGPN
En juillet, il a déposé plainte contre X à l’IGPN (Inspection générale de la Police nationale), pour violences par personne dépositaire de l’autorité publique. Virgil R. a déposé plainte “pour que justice soit rendue“.
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Contactée par l’AFP, la police nationale n’a pas souhaité faire de commentaires sur une enquête en cours. À ce jour, 32 enquêtes sont menées par l’IGPN pour des violences lors des émeutes ayant suivi la mort de Nahel et une par l’IGGN, son équivalent pour la gendarmerie.
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