Dix-sept élus de la majorité du Bourget ont annoncé leur démission du conseil municipal ce lundi 27 novembre, obligeant à reconvoquer des élections municipales. Ce nouveau rebondissement intervient après de multiples tensions et une saisie de la Chambre régionale des comptes par le préfet à propos de la gestion financière de la ville par le maire DVD, Jean-Baptiste Borsali.
“Cette fois, la ligne rouge a été franchie!“, écrit Sandy Desrumaux, première adjointe et présidente du groupe “Ensemble pour le Bourget” qui compte dans ses rangs de nombreux élus dissidents de la majorité. En tout, 17 des 33 élus que compte la commune, dont cinq adjoints, ont présenté lundi leur démission au préfet de Seine-Saint-Denis, Jacques Witkowski, et au maire.
Nouvelles élections municipales
De nouvelles élections municipales vont donc devoir être organisée au Bourget. Selon le code électoral, en effet, cette procédure est impérative dans les communes de plus de 1 000 habitants lorsque le conseil municipal a perdu le tiers de ses membres et qu’il ne peut plus être fait appel au suivant de liste.”
Jean-Baptiste Borsali a acté cette perspective dans un message sur son compte Facebook. “Après des mois de paralysie et de tensions, je ne peux que me réjouir de cette décision [ndlr, la démission des élus du groupe Ensemble pour Le Bourget] qui va permettre à notre ville de retrouver sa sérénité et poursuivre son élan“, fait-il savoir. “Afin de prévenir toute désinformation et éviter d’inutiles polémiques, je souhaite tout d’abord vous rassurer“, commente-t-il, ajoutant qu’il continue à gérer les affaires courantes de la municipalité et assurant que “les services de la ville seront assurés normalement.”
Menaces, violences, intimidations
Comment en est-on arrivé là ? Dans son communiqué, Sandy Desrumaux pointe les “agissements successifs et dégradants du maire en fonction. Des agissements qui ont donné lieu à une première condamnation à trois mois de prison avec sursis pour des actes de menaces, violences et intimidation envers les forces de police, à une enquête (toujours en cours) pour des soupçons de harcèlement sexuel sur une de nos collègues élues, des crachats, des insultes, des propos misogynes et plus récemment d’un rappel à l’ordre du Préfet.“
Cerise sur le gâteau, un conflit s’est ouvert concernant une délibération modificative du budget 2023 que le maire a refusée de faire voter lors du conseil du 9 novembre. Jean-Baptiste Borsali avait alors dénoncé “une nouvelle tentative de déstabilisation“, “la diffusion d’un courrier officiel sorti de son contexte sans explications” et un “déferlement habituel de haine à [son] égard“, tout en promettant d’apporter “au conseil municipal prochain des réponses claires et factuelles.“
Le 13 novembre toutefois, un courrier du préfet de Seine-Saint-Denis a sommé l’édile de réunir le conseil municipal en urgence pour délibérer sur cette décision modificative afin d’assurer le versement des salaires des agents communaux pour le mois de décembre. Initiative qu’il avait refusé de prendre lors de la séance du 9 novembre.
Sur son compte Facebook, le maire du Bourget a publié une note de ses services confirmant la programmation d’une décision modificative au budget le 15 décembre, permettant de sécuriser les salaires des agents du mois décembre. La note explique par ailleurs le report du vote de la délibération en raison de l’attente d’informations de l’État sur le montant attendu du produit de la taxe foncière sur les propriétés bâties. Informations qui ne sont parvenues que le 13 novembre.
“L’équipe en place depuis 2020 n’en finit pas d’exploser“
Pour Sandy Desrumaux, la situation est “alarmante“. Elle rappelle que la Chambre régionale des comptes d’Ile-de-France, saisie par le préfet, a pris des mesures d’ajustement, redressant le budget de près de 1,5 million d’euros. Mais, “plus que la gestion de ces deniers publics en bon père de famille, c’est la sincérité des actes qui incombent au maire et à son administration qui sont ici de nature à nous indigner.”
“L’équipe en place depuis 2020 n’en finit pas d’exploser“, se désole de son côté Vincent Capo-Canelas, sénateur (UDI) de Seine-Saint-Denis et ancien maire du Bourget entre 2001 et 2017, actuel élu d’opposition de la commune. “Ils donnaient des leçons à tous. On allait voir ce qu’on allait voir. On a vu : un maire incapable de tenir la barre, dépenses sans compter, pas de budget à l’équilibre, crise permanente.”
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