Police | Seine-Saint-Denis | 29/06/2023
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Nuit de violences urbaines en Seine-Saint-Denis

Nuit de violences urbaines en Seine-Saint-Denis © CH

Nuit noire de fumée en Seine-Saint-Denis. Ce sont surtout les commissariats de police ou la police municipale qui ont été pris pour cible à Bagnolet, Montreuil, Neuilly-sur-Marne ou encore Aubervilliers.

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Les émeutes n’ont pas épargné la Seine-Saint-Denis, cette nuit du 28 au 29 juin, déclenchées par la mort de Nahel, un adolescent de 17 ans, abattu par la police à Nanterre lors d’un contrôle.

À Saint-Denis, c’est le quartier des Francs-Moisins qui s’est enflammé. À l’Ile-Saint-Denis, la façade de la mairie a été brûlée. À La Courneuve, des barricades ont été dressées et un camion a été incendié. Des heurts ont aussi été signalés à Aulnay-sous-Bois, au Blanc-Mesnil et au Bourget.

À Montreuil, le mobilier urbain, et surtout le commissariat, ont été pris pour cible.

À 15h00, la préfecture de police de Paris comptabilisait 87 interpellations et 14 effectifs de police et de pompiers à Paris et en petite couronne.

Les maires appellent au calme

À la mairie de Bagnolet, dirigée par le Tony Di Martino (PS), on déplore les violences en privilégiant une “sobriété médiatique“, fait-on savoir, pour ne pas en rajouter après la mise à feu de la façade de l’antenne locale de la police nationale, ainsi que de plusieurs poubelles ou abris bus. “Ce sera forcément au détriment des habitants“, relève-t-on.

Karine Franclet, la maire (UDI) d’Aubervilliers, a pour sa part appelé à l’apaisement. “Comme beaucoup d’entre nous, j’ai ressenti beaucoup d’émotion en apprenant la mort de Nahel. Aujourd’hui le temps est à l’enquête et celui de la justice. Je lance un appel au calme. Ces événements aussi tragiques soient-ils ne peuvent justifier ou légitimer une quelconque violence”, fait-elle savoir.

À la mairie de Neuilly-sur-Marne, le maire (DVD) Zartoshte Bakhtiari, fustige sur ses réseaux sociaux “une école maternelle dégradée, les véhicules de la police municipale calcinés, la médiathèque et le service logement incendiés. Terriblement choqué par autant de sauvagerie contre la République. La peine et la colère ne justifient ni n’excusent le chaos“, écrit-il.

“C’était fou”

En ville, certains habitants sont encore sous le choc. “C’était fou, au Plateau [ndlr, un quartier du nord-est de Bagnolet], il y a eu des feux qui sont partis dans tous les sens, il y a eu des poubelles brûlées…“, confie une habitante encore émue, croisée devant l’antenne de police, située à proximité du centre commercial.

Vous vous rendez compte“, renchérit un cinquantenaire qui boit son café à côté de la Poste, “s’ils s’attaquent aussi facilement à un commissariat de police qui est dans une petite rue, on va où ?“. Habitant de Villeneuve-Saint-Georges, il dit avoir assisté au même spectacle en rentrant du travail, avec des bus et des voitures en flammes.

Pour Kader, bagnoletais depuis neuf ans, il faut relativiser. “Il y a clairement une injustice. En banlieue, la police te cherche, elle te vise, elle tire… Faut pas s’étonner après que les jeunes se défoulent. C’est toute la politique des quartiers qu’il faut revoir. Le problème ce n’est pas qu’il était en faute mais que sa faute légitime sa mort ! Vous comprenez le deux poids deux mesures ?“, s’indigne-t-il.

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