Les forces de l’ordre ont mis fin dans la nuit de mardi à mercredi à l’occupation de la place du Palais Royal dans le centre de Paris par quelque 450 migrants et des militants associatifs qui réclamaient une mise à l’abri, a constaté un journaliste de l’AFP.
Quelque 450 migrants qui occupaient une école désaffectée dans l’ouest parisien depuis maintenant 77 jours, s’étaient installés aux alentours de 20H00 sur cette place en face du Conseil d’Etat. En l’espace de trois minutes, des centaines de tentes rouges, vertes et bleues s’y étaient déployées. A l’intérieur, des migrants qui occupaient une école désaffectée rue Erlanger dans le XVIe arrondissement et n’ayant pas été reconnus mineurs par l’aide sociale à l’enfance, réclamaient une mise à l’abri de la part de l’Etat.
Ambiance tendue
Dans une ambiance tendue et au milieu de bousculades, les forces de l’ordre mobilisées en nombre ont procédé au cours de la soirée au démontage des tentes, une par une. Elles ont fait usage de gaz lacrymogène pour réaliser l’évacuation, ordonnée par la préfecture de police de Paris, a constaté un journaliste de l’AFP. Bousculades, jets de projectiles et huées ont répondu à l’avancée des forces de l’ordre sur cette place coincée entre le Conseil d’Etat et une aile du musée du Louvre.
Vers 22h30, un porte-parole de l’association Utopia 56 avait fait état d’une importante présence policière avec à la clef l’interpellation d’au moins une vingtaine de personnes. Des députés LFI ceints de leur écharpe tricolore étaient présents sur les lieux.
En face du conseil d’État, face à une occupation pacifique @prefpolice nasse et violente les jeunes.
— Utopia 56 (@Utopia_56) June 20, 2023
Plusieurs interpellations de jeunes ont eut lieu. Devant ce lieu « garants des droits et de libertés » la seule réponse donnée est l’indignité. pic.twitter.com/ZGveroqpaX
Peu après 1H00 du matin, les forces de l’ordre mobilisées en nombre encadraient le départ des derniers militants et manifestants dans les rues alentour alors que la station métro Palais-Royal était fermée au public, selon un journaliste AFP.
Urgence humanitaire
“On est abandonnés par la France. On n’a pas d’autres choix que de manifester pour montrer ce qu’on vit”, a dit Mohammed Fofanah, originaire de Guinée équatoriale, qui fait partie des 700 migrants qui occupent l’école désaffectée dans le XVIe arrondissement de Paris, depuis le 4 avril dernier. Sans eau, ni électricité, les associations alertent sur une urgence humanitaire.
Cette opération a été organisée par les associations Utopia 56, Les midis du mie, Tara et Timmy, après une audience du tribunal judiciaire du 12 juin relative à l’expulsion de ces migrants. Le délibéré a été fixé au 30 juin.
Yann Manzi de l’organisation Utopia 56 a contesté cette date : “On s’attendait à une réponse dans la semaine. Or on est plus de 700 à l’intérieur. Ça devient une cocotte minute, ça devient ingérable. Si on ne fait rien, il va se passer un drame.”
“On va déjà rester là toute la nuit. C’est envisageable d’occuper la place jusqu’au 30 juin”, avait déclaré à l’AFP Marion Catusse, bénévole au sein de l’association Les midis du mie, en début de soirée.
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