La police a tiré et grièvement blessé une femme qui tenait des propos menaçants et a crié “Allah Akbar” mardi dans un train RER C à Paris, dans un contexte de tensions en France après l’attentat d’Arras et la guerre entre Israël et le Hamas.
Les faits ont eu lieu mardi en début de matinée. La police a été requise après des appels de passagers mentionnant une femme “intégralement voilée” qui “proférait des menaces” dans un RER qui circulait alors dans le Val-de-Marne, a détaillé à l’AFP une source policière.
Selon ces témoins, elle a “prononcé plusieurs fois Allah Akbar”, a précisé cette source.
La police a ensuite réussi à “isoler” la femme à la station Bibliothèque François Mitterrand à Paris, qui a été rapidement évacuée, a ajouté cette source.
La femme, âgée de 38 ans, a “refusé d’obtempérer aux injonctions des policiers” et a menacé “de se faire exploser”, ont détaillé le parquet de Paris et la source policière. Deux policiers ont alors tiré à huit reprises, a précisé le parquet, qui avait initialement évoqué le tir unique d’un policier.
La femme a été grièvement blessées à l’abdomen et hospitalisée. Son “pronostic vital est engagé”, a précisé le parquet. Les vérifications ont permis d’établir qu’elle n’avait ni explosif, ni arme sur elle, a précisé la source policière.
Cette femme avait déjà été “condamnée” pour “avoir proféré des menaces à l’encontre de militaires de l’opération Sentinelle”, a déclaré le porte-parole du gouvernement Olivier Véran à la sortie du conseil des ministres, évoquant, sans détail, de possibles troubles de “santé psychique”.
Elle faisait aussi l’objet d’une fiche pour radicalisation (FSPRT), ont précisé à l’AFP deux sources policières, sans être en mesure d’indiquer si cette fiche était aujourd’hui clôturée ou toujours active.
Climat de tensions
Deux enquêtes ont été ouvertes. L’une, confiée à la police judiciaire parisienne pour “apologie, menaces de mort et acte d’intimidation sur un dépositaire de l’autorité publique”. L’autre a été confiée à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), la police des polices, et vise les tirs des policiers, comme c’est le cas lorsqu’un policier fait usage de son arme à feu.
Cette affaire intervient dans un contexte de tensions en France, en raison de la guerre à Gaza entre Israël et le Hamas et après l’assassinat de l’enseignant Dominique Bernard à Arras le 13 octobre par un jeune fiché pour radicalisme islamiste.
Depuis cette attaque, la France a relevé au maximum le niveau d’alerte du plan Vigipirate contre les attentats, en passant en alerte “urgence attentat“.
Depuis, des alertes à la bombe ont visé des dizaines de lieux en France, conduisant à de multiples évacuations d’aéroports, gares ou sites touristiques comme le château de Versailles.
Au total, 100 alertes à la bombe ont visé des aéroports français depuis le 18 octobre, a déclaré mardi le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune.
Lundi, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a recensé “819 actes antisémites” et “414 interpellations” en France depuis le 7 octobre, début de la guerre entre Israël et le Hamas. Le Pôle national de lutte contre la haine en ligne a lui été avisé de 129 messages diffusés sur internet “à caractère antisémite” ou exprimant un “soutien explicite” au Hamas ou à des “actions terroristes” depuis le 7 octobre, selon un dernier bilan du parquet datant de vendredi.
Parmi ces procédures figurent des menaces de mort envers Jean-Luc Melenchon et Aymeric Caron (LFI), pour lesquelles des enquêtes confiées à la police judiciaire parisienne. Sont également concernées des menaces de mort et les diffusions de coordonnées personnelles (doxing) envers des députés LFI par un groupe s’intitulant “la brigade juive”.
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