Consommation énergétique, acoustique, pollution visuelle… Sur les quais d’Austerlitz, une base expérimentale des Jeux Olympiques 2024 accueille des engins “Volocity”, taxis volants à l’allure de gros insectes. L’estimant incomplète, l’Autorité environnementale (AE) appelle à compléter l’étude d’impact de ces appareils.
Dans un avis rendu vendredi sur ce dossier emblématique porté par le Groupe ADP, l’AE a appelé le gestionnaire des aéroports franciliens à “reconsidérer le périmètre du projet et celui de l’analyse de ses effets pour en apprécier pleinement les conséquences sur les populations affectées et l’impact éventuel sur le milieu naturel“.
Trois lignes expérimentales
ADP, avec ses partenaires, le constructeur allemand Volocopter et la région Île-de-France, veut profiter de la vitrine des JO pour faire circuler de façon expérimentale des taxis volants électriques sur trois lignes : de l’aéroport Paris-Roissy à celui du Bourget, et de l’héliport d’Issy-les-Moulineaux d’une part, vers l’aérodrome de Saint-Cyr-l’École, près de Versailles, et d’autre part, vers une barge sur la Seine à proximité du quai d’Austerlitz, dans le sud-est de Paris.
Pour minimiser les nuisances, cette liaison survolera la Seine vers l’est jusqu’à la porte de Bercy, puis repartira vers l’ouest au-dessus du périphérique. Mais l’AE a estimé que “l’étude d’impact, focalisée sur quelques aspects, était incomplète par choix du maître d’ouvrage, qui limite le périmètre de son analyse à la seule opération de mise en œuvre de la plateforme sur le fleuve“.
Lire le rapport de l’Autorité environnementale
Les taxis volants aux JO ?
Pour l’autorité, les enjeux du projet sont à la fois “acoustiques“, liés à la “consommation énergétique et (aux) émissions de gaz à effet de serre“, sans oublier “les pollutions visuelles du fait de la multiplication des aéronefs dans un espace jusque-là interdit de survol“. “Le projet présente également des enjeux en termes de sécurité et de sûreté pour les populations survolées“, note-t-elle. Les engins “VoloCity”, avec 18 rotors, s’avèrent quatre fois moins bruyants que les hélicoptères, assure Volocopter.
Le Groupe ADP a pris acte de cet avis et promis de “répondre à l’ensemble des observations dans le mois qui vient“. Dans une déclaration transmise à l’AFP vendredi soir, le gestionnaire relève également qu’une “enquête publique se déroulera sur ce projet d’expérimentation en novembre-décembre 2023“.
Si ADP a assuré en juin dernier que ces engins seraient “au rendez-vous” des JO, leur fabricant tente actuellement d’obtenir la certification européenne qui leur permettra de voler et espère un feu vert de l’Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) au printemps 2024.
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