Plusieurs milliers de personnes ont participé samedi après-midi à Paris, à un rassemblement “de soutien au peuple palestinien”, interdit par les autorités, aux cris notamment de “Gaza, Gaza, Paris est avec toi!”.
Place du Châtelet, la foule a été empêchée de se mettre en mouvement par un très important dispositif policier, se retrouvant “nassée” tout l’après-midi. Des manifestants chantaient régulièrement “laissez-nous sortir”.
À la fin du rassemblement, qui s’est déroulé dans le calme, les policiers ne laissaient partir les personnes qu’au compte-goutte, tout en distribuant des amendes de 135 euros pour participation à une manifestation interdite.
Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a revendiqué sur BFMTV des “centaines de verbalisations” ainsi que le blocage des participants. À 20H30, “21 interpellations et 1 359 verbalisations ont été réalisées”, selon un nouveau bilan de la préfecture de police de Paris. police.
M. Nuñez a expliqué que les forces de l’ordre avaient “encerclé” les manifestants pour les empêcher de “partir en déambulation”. Il a chiffré entre “3 000 et 4 000” le nombre de participants.
L’Association France Palestine Solidarité (AFPS) n’a pas souhaité communiquer de bilan, du fait de l’interdiction.
En fin de journée, Sabrina Sebaihi, députée écologiste des Hauts-de-Seine, a protesté auprès de l’AFP contre la tactique policière de la “nasse”, “en statique, sous la pluie”.
“Avec l’intensification des bombardements à Gaza, beaucoup de personnes se sont dit -c’est pas possible que la France interdise une manifestation dans un contexte comme celui-ci” mais “c’est le cas, on étouffe la démocratie et en plus là on ne comprend pas très bien sur quels critères on verbalise” de façon “aléatoire”, “un peu à la tête du client”, a regretté la députée.
Présente à Paris pour dénoncer les crimes contre l’humanité en cours à #Gaza.
— Sabrina Sebaihi (@SabrinaSebaihi) October 28, 2023
L’interdiction des manifestations de solidarité avec les Palestiniens est une dérive grave : Nous la rejetons.
Israël doit être sanctionné, un cessez-le-feu obtenu immédiatement. #CeaseFireInGaza pic.twitter.com/po4ZeujIpJ
La justice administrative avait validé à la mi-journée l’interdiction préfectorale, invoquant notamment “la gravité de risques de troubles à l’ordre public” et “un contexte de tensions exacerbées lié aux événements dans la bande de Gaza avec une montée, en France, des actes antisémites”.
“Aux Etats-Unis il y a des milliers de manifestants qui demandent un cessez-le-feu, dans d’autres pays également, et, en France, c’est interdit” à Paris, a protesté anonymement auprès de l’AFP un militant de LFI, Raymond, après une nuit de bombardements sans précédent effectuée par l’armée israélienne sur la bande de Gaza, au 22e jour de la guerre déclenchée par l’attaque du Hamas, la plus meurtrière de l’histoire d’Israël.
Selon les autorités israéliennes, l’attaque du Hamas avait tué plus de 1 400 personnes en Israël. Selon le ministère de la Santé du Hamas, plus de 7 703 Palestiniens, ont été tués depuis le début des bombardements incessants, dont plus de 3 500 enfants.
“On est en France, on devrait avoir le droit de s’exprimer, parce que ce qui nous touche le plus, c’est que des enfants meurent”, commentait Sarah, 23 ans.
Des manifestants ont chanté “c’est l’humanité qu’on assassine, enfants de Gaza, enfants de Palestine”. D’autres “Israël assassin, (Emmanuel) Macron complice !”.
Selon le préfet de police, les forces de l’ordre ont constaté qu’avaient été prononcés des “slogans qui posent problème, qui s’apparentent à l’apologie du terrorisme”. Il a ajouté qu’il “saisirait la justice”.
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