Le Conseil de Paris vote ce lundi son futur plan d’urbanisme. Objectif : adapter la capitale au changement climatique en augmentant les espaces verts mais aussi développer la part des logements publics et des logements sociaux pour conserver de vrais habitants.
Le PLU actuel date de 2006, quand Bertrand Delanoë était maire et Anne Hidalgo première adjointe.
Réélue en 2020, cette dernière a confié à son adjoint à l’urbanisme Emmanuel Grégoire la conduite des négociations, ardues avec les alliés écologistes, pour réviser le volumineux document.
Le compromis autour de PLU appelé “bioclimatique” consacre deux objectifs majeurs : atteindre en 2035 la barre des 40% de logement public, dont 30% de logement social, et dénicher 300 hectares supplémentaires d’espaces verts pour le même horizon. Cette feuille de route doit permettre à Paris de rester une ville “attractive, agréable dans les années prochaines malgré l’accélération des températures”, a résumé Anne Hidalgo lundi matin en ouverture des débats.
Débat sur la densification
Les Verts ont obtenu une limitation des futurs immeubles à 37 m de hauteur. “C’est déjà dans le PLU actuel, mais c’est vrai que vous y avez dérogé pendant tout votre mandat”, a fustigé la cheffe de l’opposition LR, Rachida Dati, pour qui “depuis 20 ans, Paris a été de densification en densification”.
“Depuis 2006, vous avez bétonné Paris. C’est incontestable et mesuré”, a abondé l’élue MoDem Maud Gatel, évoquant un total de “2,85 millions de m2 supplémentaires, dont 1,5 millions de m2 de bureaux”.
Le PLU révisé comprend des centaines de “pastilles”, ces parcelles réservées au logement social, aux espaces verts ou aux équipements publics, et une obligation de 10% de logements pour tout projet de construction ou de rénovation d’un immeuble de bureaux de plus de 5 000 m2.
Rachida Dati redoute une “accélération de la préemption dans la propriété privée pour développer uniquement du logement social”. Elle dénonce également “l’objectif irréaliste, démagogique des 300 hectares” d’espaces verts supplémentaires.
Entrée en vigueur en 2025
Une fois le texte adopté par la majorité, l’enquêteur mandaté par l’Etat pourra “corriger quelques erreurs” et “toiletter” les quelque 12 000 prescriptions localisées, a précisé Emmanuel Grégoire en amont des débats. À l’issue de l’enquête publique, le premier adjoint vise une adoption définitive “fin 2024, début 2025 au plus tard”.
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