“C’était compliqué de réviser. Nous avons juste eu deux jours au lycée pendant lesquels nous avons uniquement eu nos cours de spécialités, mais c’est pas assez”, lâche Maïtena, parmi le demi-million d’élèves à avoir commencé les premières épreuves du bac ce lundi 20 mars. Ambiance devant le lycée Pablo Picasso à Fontenay-sous-Bois.
Depuis la réforme du bac général de 2018 (réforme dite “Blanquer” du nom de ministre de l’Education nationale qui l’a défendue), les séries L,S,ES… ont laissé la place à des options, enseignements de spécialité, en plus du tronc commun. Parmi les autres changements : l’introduction d’une dose de contrôle continu, comme cela était déjà le cas pour les filières pros, et le passage des épreuves de spécialité très en amont des épreuves finales. Alors que la réforme est entrée en vigueur pour les élèves ayant fait leur rentrée en seconde en 2019, ce rendez-vous de printemps aurait dû intervenir dès 2021 mais les calendriers 2021 et 2022 ont été perturbés par la pandémie. Pour les bacheliers, ce passage des premières épreuves du bac en mars est donc une première. Et il met la pression, car les notes pèseront dans Parcoursup.
Maïtena, qui a passé l’histoire de l’art, s’est trouvée confrontée à un thème qu’elle n’avait pas étudié : femmes, féminité, féminisme. “C’est un peu compliqué, surtout que le thème est large. Heureusement il y avait deux autres sujets”, se rassure-t-elle. “Je ne me sentais pas prête du tout. Pourtant, j’ai commencé les révisions depuis janvier, mais, comme le programme n’était pas terminé, il fallait toujours rajouter ce qu’on faisait en cours en plus des révisions”, enchaîne Anna, qui a passé la même épreuve.
Obligé de bachoter très tôt
Garance, elle, vient de terminer son sujet d’arts plastiques. “Je m’attendais à pire alors je crois que ça c’est bien passé!” Ce qui l’inquiète, au-delà de cette épreuve, c’est qu’il y a “plein de choses à préparer” pour Parcoursup. “Le dépôt des dossiers a lieu entre le 10 mars et le 6 avril. Tout se passe en même temps donc c’est un peu stressant. Et puis, il y a tous les autres cours. On a des contrôles et chaque prof s’attend à ce qu’on donne beaucoup d’énergie dans chaque matière alors qu’on a autre chose en tête. Ça fait beaucoup à gérer.”
“On a dû travailler très rapidement, et même si on n’a pas forcément de retard dans le programme, ça demande beaucoup de travail en plus, seule à la maison”, souligne Maylis, qui redouble sa terminale mais préférait le rythme de l’an dernier où elle avait plus de temps. Elle a fait ses calculs en fonction des coefficients et reste confiante, comme Maimouna. “Je ne suis pas très forte en management. Mais mardi, c’est l’épreuve de droit et économie. Je compte dessus pour m’avantager et rattraper mes points, c’est la matière que j’aime le plus”, se projette-t-elle. Ces épreuves représentent 32% de la note finale.
“Les profs nous pressent alors ça nous stresse encore plus”
Shade, elle, appréhende son examen de maths de mardi. “On était tellement pressé qu’on n’a pas fait les contrôles sur les derniers chapitres en maths. Du coup, on n’a pas vraiment de repères pour savoir si on maîtrise correctement les notions”, s’inquiète-t-elle. Pour se rassurer, elle a recouru à des cours particuliers. Rosalie aussi s’inquiète pour son épreuve du lendemain : histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques. “Même si le programme a été fini, beaucoup de cours ont sauté à cause des grèves donc je pense que les thèmes n’ont pas été assez travaillés.”
Plus de temps pour préparer la philo et le grand oral
“L’épreuve du baccalauréat en mars, c’est nul parce qu’on n’a pas le temps de bien faire les choses et les profs nous pressent alors ça nous stresse encore plus”, s’insurge Lou. Elle concède cependant que “l’avantage de passer ces épreuves en mars, c’est qu’on aura plus de temps pour réviser la philo, et le grand oral”. Argument auquel réagissent ses amies : “Quand on y pense comme ça, oui, c’est vrai.”
Un avis également partagé par Eliot, à la sortie de son épreuve de physique chimie qui était assez compliquée. “Passer les épreuves en mars, en soi c’est bien, parce que ça nous laisse de la marge pour les autres épreuves. Le seul vrai problème pour moi c’est que ce soit si tôt. On n’a pas assez de temps pour réviser avant l’épreuve.” Enfin, mardi, c’est épreuve d’anglais : “tout ira bien”.
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