Les enseignants du groupe scolaire Pompidou de Maisons-Alfort ont exercé leur droit de retrait ce lundi, inquiets sur la potabilité de l’eau en raison de problèmes observés dans le collège voisin. Des bouteilles ont été distribuées ce mardi matin. L’Agence régionale de santé a demandé de nouvelles analyses.
Cet automne, une analyse de l’eau de routine au collège Nicolas de Staël, a révélé une eau impropre à la consommation, en raison de canalisations défectueuses. Depuis, des travaux y ont été menés et, en attendant la remise en eau, les collégiens viennent avec leur gourde. Alors qu’une connexion existe entre ce réseau et celui du groupe scolaire voisin, Pompidou, les enseignants et parents ont commencé à s’inquiéter et ont réclamé des analyses dans l’école. Celles-ci ont été effectuées en mars. “La ville les a présentées comme bonnes mais a refusé de les communiquer”, déplore le syndicat Snudi-Fo 94. “Il y a des enseignants qui sont dans l’école depuis longtemps et nous nous inquiétons d’avoir pu consommer de l’eau impropre”, indique Benoit Balordi, enseignant et délégué syndical. “Nous avons communiqué une synthèse des analyses qui montraient que l’eau était propre à la consommation, car cela était plus explicite que les chiffres bruts”, s’explique la maire de la ville, Marie-France Parrain, ajoutant que les réseaux entre école et collège sont quasiment séparés, uniquement reliés au niveau d’une salle d’arts plastiques. “L’Agence régionale de santé a répondu le 13 avril qu’il n’y avait pas de danger à un parent d’élève qui avait écrit le 27 mars”, précise l’élue, pour témoigner du caractère non urgent de la situation. “Mais le contexte est anxiogène après les incidents à l’usine Biospringer.”
Réclamant les résultats et que de l’eau soit fournie par la ville, en attendant leurs conclusions, les enseignants ont exercé leur droit de retrait ce lundi matin. “Nous n’avons pas exercé ce droit de retrait de gaité de cœur mais en dernier recours”, insiste le professeur.
Ce lundi après-midi, une réunion de crise s’est tenue entre l’Agence régionale de santé (ARS), l’Éducation nationale et la ville. “Nous, enseignants, n’avons pas pu y assister, la municipalité l’a refusé”, regrette Benoit Balordi. “Il est ressorti de cette réunion que les résultats des quatre premières analyses étaient conformes et que l’eau était bien propre à la consommation mais l’Agence régionale de santé a préconisé des études complémentaires sur le plomb et le nickel. Ces analyses doivent être faites aujourd’hui”, détaille Marie-France Parrain. “Nous avons effectivement décidé de compléter les analyses par ces indicateurs car ils sont importants pour estimer la potabilité. Cela permettra d’attester de manière définitive du caractère potable de l’eau”, confirme Eric Véchard, directeur de la délégation Val-de-Marne de l’ARS. “La position de l’ARS confirme que nous avions raisons de nous préoccuper de la situation”, indique pour sa part le délégué syndical.
Ce matin, des bouteilles d’eau ont été distribuées, un peu avant la reprise des cours.
Concernant le collège Nicolas de Staël, les canalisations ont été entièrement refaites à neuf, indique Nicolas Tryzna, vice-président du département en charge des collèges. “Nous attendons les analyses pour remettre en eau.”
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