Année après année, la population parisienne intramuros se réduit tandis que la banlieue gagne des habitants. Les dernières statistiques de l’Insee témoignent d’une forte poussée en Seine-Saint-Denis et Seine-et-Marne qui reste toutefois, de loin, le département le moins dense.
Bien que toujours supérieure à 2 millions d’habitants, la ville de Paris continue de se départir de sa population chaque année par dizaines de milliers. Elle a ainsi perdu plus de 40 000 habitants en trois ans, même si la baisse par rapport l’année précédente s’est un peu atténuée, passant au-dessous de la barre des 10 000 habitants de moins.
Dans le détail, le dixième arrondissement est celui qui perd le plus d’habitants (-3,48% d’une année sur l’autre, soit plus de 3000 hab), tandis que le douzième récupère lui un millier d’âmes.
La ville capitale reste néanmoins la plus peuplée de la région, avec 2,15 millions d’habitants sur les 12,27 millions que compte la région, représentant 17,5 % de la population totale d’Ile-de-France. Elle est la plus dense avec plus de 20 000 habitants au km2.
L’ouest parisien reste plus dense
Sur l’ensemble de la région, l’Ouest est plus peuplé, avec une densité de plus de 9 000 hab/km2 dans les Hauts-de-Seine, contre environ 7 000 en Seine-Saint-Denis et 5 700 en Val-de-Marne. Dans la grande couronne Ouest, la densité tourne autour du millier d’habitants au km2 en Val d’Oise, 635 en Yvelines et 724 en Essonne, contre seulement 240 en Seine-et-Marne.
Rattrapage à l’Est
Ces dernières années, la Seine-et-Marne a en revanche vu sa population augmenter et le département de du grand Est parisien gagne cette année près de 7 500 habitants dont plus de 1600 dans la communauté d’agglomération de Melun Val-de-Seine, plus de 1000 dans celle du Pays de Meaux et 725 dans celle de Val d’Europe.
Dans l’Est parisien, c’est la Seine-Saint-Denis qui augmente le plus, avec plus de 10 000 nouveaux habitants en une année. Une augmentation qui concerne particulièrement quelques villes aux portes de Paris, à commencer par Bagnolet (+ 6,68%) et Romainville (+4,6%).
Cette augmentation diffuse également au nord de la capitale, dans les villes limitrophes des Hauts-de-Seine, à Gennevilliers notamment, qui gagne 1350 habitants, représentant une progression de 2,78%. Le département de l’ouest parisien gagne aussi des habitants dans sa frontière sud, mais en perd au centre.
L’Essonne fait également partie des départements qui progressent notablement, surtout en bordure de la proche couronne.
Département | Population en vigueur en 2023 (correspondant à la pop 2020) | Prog 2023/2022 | Progression en nombre d’habitants |
Seine-Saint-Denis | 1 655 422 | 0,64% | 10 519 |
Seine-et-Marne | 1 428 636 | 0,52% | 7 439 |
Essonne | 1 306 118 | 0,34% | 4 459 |
Val d’Oise | 1 251 804 | 0,17% | 2 130 |
Hauts-de-Seine | 1 626 213 | 0,11% | 1 856 |
Yvelines | 1 449 723 | 0,10% | 1 516 |
Val-de-Marne | 1 407 972 | 0,06% | 848 |
Paris | 2 145 906 | -0,90% | -19 517 |
Pour se situer dans un panorama plus large, la région Ile-de-France compte 12,27 millions d’habitants et la France compte 67,16 millions d’habitants (hors Mayotte). L’Ile-de-France pèse donc 18,2% de l’ensemble de la population française.
Les chiffres de la population légale en vigueur en 2023, correspondant à la population municipale 2020, ont été publiés par l’Insee (Institut national de la statistique) le 29 décembre 2022. Depuis 2014, les données statistiques de la population sont établies à partir d’un recensement partiel annuel, portant sur un échantillon de chaque commune. La rotation s’effectue sur quatre ans. Auparavant, un grand recensement exhaustif était organisé, mais pas tous les ans. Les chiffres des échantillons interrogés sont redressés à partir des statistiques de logements des villes.
Sur une période de trois ans, le Val-de-Marne, qui stagne cette année, fait quant à lui partie des départements qui progressent le plus, derrière la Seine-Saint-Denis, la Seine-et-Marne et le Val d’Oise.
La carte ci-dessous montre le rattrapage des habitants vers l’Est parisien, sur une période de 3 ans.
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