Fort d’une pétition de près de 600 signataires, un collectif d’habitants dénonce l’abandon d’une partie du projet de réaménagement de la place de la Porte de Montreuil. Ils regrettent notamment le maintien du marché aux puces en plein air.
“C’est une grosse déception“, résume Marion Lefebvre, riveraine bagnoltaise de la place de la Porte de Montreuil. “On nous avait promis le lancement de travaux dans les plus brefs délais et on apprend qu’une partie du projet est abandonné“, se désole-t-ellle. La jeune femme milite pour la mise en œuvre du projet voté en 2019.
Un vaste projet de réaménagement “pour apaiser ce carrefour“, selon les mots d’Eric Pliez, qui semblait être sur les rails jusqu’à ce que les élus EELV de Paris présente un nouveau projet à l’automne dernier, provoquant l’ire des élus socialistes et communistes de la majorité parisienne. Mais aussi de Montreuil et de Bagnolet (communes limitrophes de Seine-Saint-Denis) comme Cédric Pape, aujourd’hui premier adjoint au maire (PS) de cette dernière, qui avait pris la parole le 22 février devant les habitants.
Un projet encore à revoir ?
Dans leur communiqué, le collectif d’habitants qui a lancé une pétition, fait savoir sa crainte d’un nouveau revirement qui “retarde encore le dépôt d’un permis d’aménager et la transformation de la Porte que nous attendons depuis 22 ans…! Cela nous désespère.”
“Nous avons appris la semaine dernière que des négociations avec EELV Paris ont mené la majorité parisienne à renoncer à une partie du projet pour la Porte de Montreuil voté en 2019 (sans opposition des Verts), notamment celle consistant à abriter les puciers dans une halle et toutes les activités prévues côté Bagnolet“, fustige-t-il.
Les problème des Puces
Aux yeux de ces riverains, la concession la plus importante serait le maintien du marché aux puces dans son état actuel. “Les élus verts ne soucient pas de toutes les nuisances que les puces engendrent, des sacs qui volent partout, des déchets qui jonchent les trottoirs, des camions qui débordent sur les pistes cyclables… Tout ça pour sauver 24 arbres. On n’a rien contre, mais ce n’est pas possible de constater ces nuisances“, argumente-t-elle. “En plus, certains commerçants qui sont favorables à la Halle“, poursuit Marion Lefebvre.
Par la voix de Djamel Zidani, le président du syndicat du marché aux puces de Montreuil, une grande partie de marchands se sont pourtant mobilisés contre le projet et ce dès les premières consultations paysagères.
Pression maximale sur les dernières négociations
Selon le collectif qui rapporte des informations annoncées par les élus du 20ème arrdt de Paris, les négociations au sein de la majorité devraient aboutir très prochainement, alors qu’une maison du projet doit aussi ouvrir ses portes.
Seuls points positifs l’abandon définitif de l’immeuble-pont (déjà acté) et, surtout, le recouvrement de l’anneau béant au-dessus du périphérique qui fracture la place en son centre.
Cette dalle était pourtant, pour les élus EELV de Paris, l’un des points noirs du projet porté par Nexity, le groupe immobilier lauréat du concours Reinventing cities, parce que génératrice d’une plus forte concentration de pollution.
Contacté par téléphone, Emile Meunier, élu EELV du 18ème arrdt de Paris et un des négociateurs du projet, récuse tout accord. “On prendra le temps qu’il faut pour bien faire les choses“, assure-t-il. Par contre, il concède, qu’en l’état, de nouvelles études seront nécessaires, même s’il reste à l’écoute des inquiétudes des usagers.
De son côté, Jacques Baudrier, élu PCF du 20ème arrondissement, réfute, lui aussi, tout accord avec EELV et indique œuvrer pour que le projet ne soit pas retardé.
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