La concertation publique sur le projet de prison à Noiseau a démarré ce lundi 16 janvier, permettant enfin d’en savoir un peu sur les contours du projet. On y découvre les autres sites étudiés, l’architecture générale imposée, le montant de l’investissement… Coup d’œil dans ce dossier de 50 pages.
Les 25 premières pages rappellent le contexte national et le mode d’emploi, avant de se concentrer sur le projet de Noiseau. Là, se trouve le premier enseignement : quatre autres villes ont été envisagées dans le Val-de-Marne.
Les autres sites du Val-de-Marne qui ont failli accueillir la prison
ll s’agit de Chennevières-sur-Marne (Chemin de la Maillarde), Villeneuve-Saint-Georges, Sucy-en-Brie (giratoire rue de Paris, route de Bonneuil) et Les Ardoines à Vitry, sur deux emplacements possibles : le dépôt pétrolier ou le parc à charbon. Dans chacun de ces sites, un élément prohibitif a mis un terme aux études. A Chennevières, c’est le fait que l’emplacement ait été réservé à l’ex VDO (projet de rocade autoroutière finalement abandonné) et se situe à proximité de plusieurs sites inscrits comme le château des Rets, l’Ile de Moulins, l’Ile d’Amour. A Villeneuve-Saint-Georges, c’est le risque d’inondation qui a été rédhibitoire. A Sucy-en-Brie, c’est aussi le risque inondation, ainsi qu’une servitude de canalisation de gaz. A Vitry Ardoines, la pollution des sites, dont l’un classé Seveso, et le conditionnement au départ du dépôt pétrolier ont stoppé la réflexion, ainsi également que le risque inondation. Restait donc Noiseau, pour lequel deux éléments ont toutefois été notés comme appelant à la vigilance : la nécessité de réaliser un diagnostic sur la faune, la flore et les zones humides, et la condition préalable de mettre le Schéma directeur régional en compatibilité avec le projet. Le périmètre se situe en effet sur des terres agricoles. Une étude préalable agricole doit donc être menée.
Emplacement définitif
Le document donne aussi à voir l’emplacement définitif retenu à ce stade, à proximité de l’ancien site France Télécom et non sur ce dernier, comme initialement prévu, le long du ruisseau des Nageoires. Ceci afin de permettre le développement du projet d’agroquartier.
Des murs de 6 mètres de haut
Le site n’échappera pas à l’architecture pénitentiaire avec des chemins de ronde, un glacis, des murs de 6 mètres de haut, des grillages, un mirador, le tout entouré d’un espace lui-même ceinturé d’un grillage moins haut, de 2 mètres seulement.
Pour l’instant en revanche, pas de précision architecturale, en dehors du fait que l’établissement devra être conçu “en respect de l’environnement existant grâce aux études environnementales menées sur quatre saisons”. Une photo du centre pénitentiaire d’Aix-en-Provence (photo de une) donne néanmoins une idée de ce à quoi cela pourrait ressembler.
Un investissement de 150 millions d’euros
Coût du projet : 150 millions d’euros, selon une estimation d’octobre 2021. L’investissement sera entièrement financé par l’Etat.
600 emplois attendus
En terme de retombées socioéconomiques, le dossier de présentation du projet table sur 450 emplois directs (surveillants, administration, santé, fonction support déléguée), et 150 emplois indirects.
Une étude de mobilité pour évaluer l’impact sur le trafic
Alors que les routes sont déjà très encombrées aux heures de pointe dans le secteur, l’Agence publique pour l’immobilier de la justice (Apij), maître d’ouvrage du projet, prévoit de mener une étude de mobilité. “Des études ont permis d’observer le trafic généré par les établissements pénitentiaires qui, dans le cas d’un établissement de 800 places, est estimé à 800 véhicules par jour ouvrés. L’étude de mobilité menée par l’APIJ intégrera ces données, ainsi que le flux généré par l’agro-quartier”, détaille le dossier.
Décision de continuer ou non attendue en mai 2023
La décision de poursuivre ou non le projet sera prise en mai, au terme de cette première concertation. Le feu vert définitif ne sera toutefois donné qu’à l’issue de l’enquête publique qui se tiendra alors en 2024.
Ci-dessous le dossier détaillé.
Participer à la concertation
Il est possible de laisser son avis sur le site de la concertation, Concertation pénitentiaire Val-de-Marne, ouvert du lundi 9 janvier au vendredi 17 février.
Premières contributions
Pour l’heure, deux premières contributions ont été déposées, défavorables au projet. “Je suis contre ce projet parce que l’installation se situe sur des terres en partie agricoles et à proximité d’un projet d’agro-quartier avec à la clé de l’emploi, et des espaces verts préservés. D’autre part, l’implantation d’une prison engendre automatiquement une de baisse du foncier. Qui plus est, le Val-de-Marne dispose déjà d’une prison à Fresnes”, argumente ainsi le tout premier contributeur.
Une réunion publique, 2 ateliers et 1 visite
Plusieurs rencontres et une visite du site sont également prévues :
- Jeudi 19 janvier de 19h00 à 21h00 : réunion publique à la salle Polyvalente Vincent Purkart, rue Pierre Vienot à Noiseau.
- Mercredi 1er février : visite de site de 15h00 à 17h00 (RDV en mairie à 14h45) puis atelier sur le thème de l’insertion urbaine et paysagère et interface avec l’agro-quartier, de 17h30 à 19h30, à la mairie de Noiseau. Attention, visite et atelier sur inscription via le site de concertation ou la mairie de Noiseau.
- Vendredi 10 février de 17h30 à 19h30 : atelier sur le thème de l’environnement, des espaces naturels et agricoles à la mairie de Noiseau, 2 rue Pierre Vienot. Attention, atelier sur inscription via le site de concertation ou la mairie de Noiseau.
- Mercredi 15 février: permanence pour rencontrer le maître d’ouvrage et les garants, de 15h00 à 19h00, à la mairie de Noiseau
Lire aussi :
Merci de relayer le refus des habitants de Noiseau et du Val de Marne.Noiseau ne veut pas de cette prison car cela entrainerait l’artificialisation de 15 hectares de terres agricoles et l’expropriation des agriculteurs.
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Malgré les directives européennes sur le respect des terres agricoles, l’APIJ s’obstine !
Nous faisons confiance à nos élus et représentants pour que l’APIJ reprenne son étude et trouve un site plus adapté.
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