Culture | Paris | 16/10/2023
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Quand la Philharmonie de Paris et la Coupe du monde de rugby se mettent au diapason

Quand la Philharmonie de Paris et la Coupe du monde de rugby se mettent au diapason © wavebreakmedia_micro

Dalida, Beyoncé, Offenbach, musiques de Star Wars… Pour illustrer la retransmission sur grand écran du match de Coupe du monde de rugby à XV de France contre l’Afrique du Sud, près de 80 musiciens ont joué ce dimanche soir à la Philharmonie de Paris.

Et “Le dernier jour du disco” de Juliette Armanet retentit quand les Bleus quittent leur Coupe du monde à domicile d’un point en quart de finale (28-29). Tout était déjà dans le titre “Mourir sur scène” de Dalida, qui sonne quand les Springboks mènent (29-25) en fin de match.

Un ensemble de “musiciens amateurs de haut niveau

Auparavant, les musiciens français se sont offert de petits plaisirs. Quand les remplaçants sud-africains entrent en seconde période, les violons retentissent pour “La marche impériale” de la B.O. signée par John Williams pour le film “La guerre des étoiles”. Soit un morceau associé aux forces du mal de cette saga.

Et c’est le thème du “French Cancan”, tiré du “Galop infernal” de l’opéra bouffe “Orphée aux enfers” de Jacques Offenbach, qui illustre la cavalcade française ramenant les Bleus à 12-12. Sur scène : près de 80 musiciens, entre l’orchestre symphonique Elektra, qui se présente comme un ensemble de “musiciens amateurs de haut niveau“, un quatuor pop, chanteuse, clavier, percussions, basse, et un beatboxer, soit un rappeur qui ne scande que des rythmes.

“Coller la musique à l’image

Devant eux, le chef d’orchestre Nicolas Simon, issu d’Elektra, avec les images du match sur l’écran au-dessus de sa tête. Et, caché du public, un rouage essentiel. “On a quelqu’un qui est en coulisses, focus sur le match et qui m’envoie dans l’oreillette les infos pour faire coller la musique à l’image“, dévoile à l’AFP avant ce concert-événement Nicolas Simon.

Le chef d’orchestre dispose devant lui d’un petit écran de contrôle diffusant le match. “Je ne décide pas quels morceaux on va jouer, mais, avec cet écran devant le pupitre, s’il y a quelque chose à accentuer, je suis en mesure de le faire, pour qu’un passage musical symptomatique arrive sur un essai par exemple“.

Pop et classique associés

Les musiciens pouvaient puiser dans un répertoire d’une quarantaine de morceaux, tous genres confondus, classique, pop, rap, B.O. de films, etc. “Mettre des grands tubes classiques, c’est ce qu’on attend d’un orchestre symphonique, mais l’idée est de montrer qu’un orchestre symphonique peut aussi accompagner une chanteuse pop ou un beatboxer“, se réjouit auprès de l’AFP François Seillier, hautboïste de la formation Elektra, fan du XV de France depuis son adolescence.

C’est ce qui se passe sur le “Crazy in love” de Beyoncé, qui retentit quand la France revient à 19-19 alors qu’elle souffrait juste avant. Un morceau où tous les musiciens jouent alors ensemble, pop et classique associés.

“Rester ouvert, mais dans le contrôle

C’est un projet jamais vécu, qui nous galvanise tous“, confie Nicolas Simon, qui aime “bien regarder le Tournoi des Six nations” en rugby. “D’habitude, on sait ce qu’on va faire du début à la fin dans le classique, pas cette fois”, savoure François Seillier.

Pauline Nouguès, violoniste de la formation Elektra, “grande fan de rugby“, résume le challenge : “rester concentrés, ne pas manquer les infos transmises par le chef d’orchestre pour changer de morceaux“.
Ce qui veut dire “ne pas trop regarder” le grand écran et “rester ouvert, mais dans le contrôle“, comme le dessine Nicolas Simon. Sans oublier les réactions du public au fil du match, “alors qu’on n’a pas cette habitude dans les concerts classiques, c’est intéressant” renchérit Pauline Nouguès.

Les 1 400 spectateurs, assis dans les travées ou dans la fosse devant la scène, ne se sont d’ailleurs pas privés pour crier quand Antoine Dupont, de retour de blessure, est apparu sur l’écran dans les premières minutes. Ou pour siffler les fautes sud-africaines. Mais le “Don’t stop me now” (“Ne m’arrête pas”) de Queen, lancé pour la dernière possession de balle française, n’aura pas suffi.

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