Jugé en comparution immédiate ce mardi, après avoir agressé au marteau deux lycéens devant Langevin-Wallon jeudi dernier à Champigny-sur-Marne, Alex, tout juste 18 ans, a reconnu les faits tout en plaidant la légitime défense.
Cet épisode de violence est, en effet, intervenu dans le cadre d’une rivalité historique entre les jeunes de la cité du Bois l’Abbé et ceux des Boullereaux. “Quand je vais à Langevin, je suis toujours armé. Là-bas ils peuvent me taper à plusieurs”, motive Alex, du Bois l’Abbé. “Quand tu sais que tu peux te faire frapper à n’importe quel moment, ça devient de la légitime défense” , plaide-t-il. Quand il ne prend pas un marteau avec lui, c’est armé d’un couteau qu’il se rend au lycée.
Pourquoi un tel antagonisme entre ces deux cités ? Comme souvent pour les rixes inter-quartiers, personne ne sait vraiment. “Les 2006 (la génération née en 2006, ndlr) de chez nous sont en embrouille avec eux”, prolonge, sans plus de précision, le prévenu. La veille des faits, il assure avoir été lui-même attaqué. “J’avais juste la haine. La nuit où je me suis fait ‘sauter’ (agresser, ndlr) j’ai pensé qu’à ça”, se justifie-t-il.
Le jeudi 9 mars, armé de son marteau et avec ses amis, il se souvient donc avoir été en quête de vengeance, prêt au “match retour”. Les coups pleuvent sur deux jeunes auxquels il s’en prend. Il indique avoir reconnu l’un comme étant l’un de ses agresseurs de la veille. L’autre a simplement tenté de s’interposer.
Frappé au marteau, une fois à terre
Une de ces deux victimes, également âgée de 18 ans, est frappée à la tête, à coups de marteau. “Quand il était par terre, c’est là que j’ai sorti le marteau”, rembobine froidement le prévenu. “J’ai pas visé le crâne, je tapais aléatoirement”, se défend-il, ajoutant “totalement regretter” ses gestes. L’affaire aurait pu prendre une tournure beaucoup plus dramatique. Au moment de son interpellation, le mis en cause est initialement placé en garde à vue pour tentative de meurtre. “C’est un petit miracle, mon client a reçu des coups de marteau sur le crâne, on aurait pu se retrouver devant la cour d’assises”, fait remarquer l’avocate d’une des victimes, Me Audrey Barnel.
Verdict : 30 mois de prison dont 12 mois ferme sous bracelet électronique et 18 mois avec sursis. Il a également interdiction de se rendre au lycée Langevin Wallon.
Le jeune homme est par ailleurs mis en examen et placé sous contrôle judiciaire dans un dossier de tentative d’homicide datant de 2021, également dans un contexte d’affrontements entre bandes rivales.
Champigny-sur-Marne a été endeuillée à deux reprises ces deux dernières années avec les décès de Mattéo, 17 ans, en mai 2021, et de Johnnay, 20 ans, fin avril 2022, victimes de rixes.
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