Coups de poing, coups de pied et coups de marteau devant la cour du lycée Langevin-Wallon de Champigny-sur-Marne, jeudi dernier. La rixe a impliqué une vingtaine de personnes. L’un des agresseurs sera jugé en comparution immédiate ce mardi. Deux personnes ont été blessées.
Deux personnes ont été blessées : un jeune homme de 18 ans, non scolarisé dans l’établissement, s’est retrouvé avec des plaies et des hématomes au crâne et au visage. Il s’est vu prescrire une interruption temporaire de travail de 7 jours et a déposé plainte. Un lycéen de 16 ans a aussi été frappé et présentait des plaies saignantes à la tête, mais a refusé l’examen médical et le dépôt de plainte.
Selon les premiers éléments de l’enquête, confiée à la sûreté départementale, ces deux victimes ont été violentées par plusieurs lycéens. “Ils ont expliqué qu’ils ne se connaissaient parce qu’ils vivaient tous les deux aux Boullereaux. Le plus jeune a vu que l’aîné se faisait frapper et a voulu s’interposer“, explique une source policière.
Alertée par le chahut dans la cour du lycée, la conseillère principale d’éducation est sortie de son bureau et a pu identifier un lycéen de 18 ans, armé d’un petit marteau d’une trentaine de centimètres, portant des coups à la victime extérieure à l’établissement. “Elle est allée s’interposer pour l’empêcher de frapper à nouveau la victime. L’auteur des coups s’est retourné vers elle en lui a criant – lâche-moi salope – tout en continuant à frapper le jeune homme au sol. Finalement, deux riverains sont intervenus et ont mis l’agresseur en fuite. Le marteau n’a pas été retrouvé”, relate le parquet de Créteil.
Représailles après une agression aux Boullereaux ?
À l’arrivée de la police, tous les participants à la rixe s’étaient volatilisés. Si l’exploitation des caméras situées aux abords du lycée s’est révélée infructueuse, l’audition du personnel du lycée et des deux victimes a peris d’identifier l’auteur des coups et deux autres personnes. L’une de ces deux autres personnes a toutefois été mise hors de cause, faute de pouvoir confirmer son implication réelle dans la rixe.Le second, âgé de 17 ans, également élève du lycée Langevin-Wallon, a pour sa part été reconnu comme étant l’un des agresseurs ayant porté des coups multiples aux deux victimes mais sans usage d’une arme. “Entendu par les enquêteurs, il taisait le nom de ses autres comparses et restait imprécis sur l’origine du conflit“, poursuit le parquet.
Auditionné, le premier mis en cause, lui, a reconnu les faits et a motivé la rixe par une rivalité avec une bande du quartier des Boullereaux, indiquant avoir été lui-même victime d’une agression le 8 mars dernier. “Selon lui, les faits du lendemain s’inscrivaient dans une forme de vengeance organisée avec des amis dont il refusait de livrer les noms. Une fois arrivé devant le lycée il avait identifié la seconde victime comme son agresseur de la veille et, accompagné de ses nombreux comparses, s’était mis à le frapper violemment. Il reconnaissait lui avoir porté un coup de marteau“, indique le parquet.
Déféré dimanche 12 mars au parquet de Créteil, il sera jugé en comparution immédiate ce mardi par la douzième chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Créteil pour violence aggravée avec trois circonstances (usage ou menace d’une arme, dans et aux abords d’un lycée, en réunion) sur la première victime, violence commise en réunion sans incapacité pour les coups portés au jeune mineur, et outrage pour les insultes à la CPE.
En attendant le procès, le jeune homme a été incarcéré en détention provisoire car il était déjà mis en examen et placé sous contrôle judiciaire pour un dossier de tentative d’homicide lors d’affrontements entre jeunes du quartier de Bois-l’Abbé et de La Queue-en-Brie début février 2021 à Champigny-sur-Marne. L’autre mis en cause, mineur, sera présenté à un juge des enfants. Il est convoqué à une audience d’examen de culpabilité le 24 mai prochain.
Champigny-sur-Marne a été endeuillée à deux reprises ces deux dernières années avec les décès de Mattéo, 17 ans, en mai 2021, et de Johnnay, 20 ans, fin avril 2022, victimes de rixes.
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